« Relever le défi des générations pour construire l’agriculture de demain »
Un des ateliers était consacré au renouvellement des générations en agriculture qui s’est concrétisé par la visite d’une exploitation agricole organisée par la Chambre d’Agriculture de l’Allier le jeudi après-midi.
« Une transmission réussie est une installation réussie. Nous avons, ici, atteint notre objectif en mettant en place tous les acteurs de terrain ».
Les participants au congrès des régions de France, qui s’est déroulé cette année à Vichy les 15 et 16 septembre derniers, ont été invités à échanger autour d’un enjeu prioritaire pour l’agriculture française qui est le renouvellement des générations.
Un atelier sur l’installation et la transmission en agriculture et une visite d’exploitation d’un jeune agriculteur au Breuil
L’atelier sur les politiques régionales en faveur de l’installation transmission en agriculture s’est poursuivi par une visite, sur le terrain, d’une exploitation agricole que le président de la Chambre d’agriculture de l’Allier, Patrice Bonnin, considère comme « un exemple de transmission et de reprise d’entreprise agricole ».
Les soutiens de la Chambre d’agriculture de l’Allier et de la région Aura
Mathieu Chevalier, qui a ouvert les portes de son exploitation, a pu bénéficier d’un accompagnement complet de la part des services de la Chambre d’agriculture de l’Allier et soutenu par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette rencontre a ainsi favorisé les échanges entre participants, des Présidents et conseillers régionaux et des représentants de la profession.
Mathieu Chevalier, repreneur de l’exploitation au lieu-dit « Larrat », sur la commune du Breuil : « l’envie de revenir vivre de l’agriculture ».
Le domaine de Larrat dispose d’une SAU de 125 hectares que Mathieu exploite en fermage (y compris les bâtiments) à destination de ses 85 vaches à vêler. Il a racheté deux tracteurs, un endaineur et une pailleuse. Il est membre de deux Cuma pour limiter les coûts lors des grands travaux. Il produit des broutards âgés de 8 à 12 mois qu’il vend entre 400 et 450 kg à l’exportation, principalement vers l’Italie. Mathieu produit également des vaches et des génisses finies prêtes à être abattues. Après avoir effectué l’ensemble des formations lui permettant d’acquérir des compétences pour devenir chef d’exploitation dont un « stage test » sur l’exploitation reprise de M Taillardat pendant 10 mois, Mathieu s’est installé en octobre 2021 et a bénéficié d’une Dotation Jeune Agriculteur (DJA) de 38 000 € : « Je suis âgé de 37 ans et j’ai décidé de m’installer dans l’agriculture, un peu tardivement peut-être. Après mes études, j’ai été salarié au service de remplacement. Un parcours formateur mais un peu précaire. Je suis ensuite devenu salarié agricole, à temps plein, sur quatre exploitations pendant six ans. Par la suite, j’ai choisi de poursuivre ma vie professionnelle dans le secteur des travaux publics pendant sept ans. Mais, voilà, quand on est issu du milieu agricole et qu’on a grandi au milieu des vaches, l’envie d’y revenir est devenue plus forte. L’agriculteur qui exploitait la ferme où je suis désormais m’a alors informé qu’il souhaitait bientôt faire valoir ses droits à la retraite. De plus, avec ma compagne, nous avions fait construire notre maison à proximité. Toutes les planètes étaient donc alignées pour favoriser mon retour sur une exploitation ! Un an après, me voici aux mains de ma propre exploitation ».
Pascal Monnet, directeur de la Chambre d’agriculture de l’Allier et de la Loire. Il est également référent du dossier installation à la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes : « l’importance d’un réseau de proximité ».
« Aujourd’hui, les onze Chambre d’agriculture de la région Aura travaillent en réseau. C’est-à-dire qu’un jeune qui souhaite s’installer suivra le même processus qu’il soit dans un département ou un autre. A ce jour, c’est une centaine de salariés, à travers tout le territoire régional qui traite le dossier de l’installation-transmission au sein des Chambres d’agriculture. L’autre point important, c’est la proximité, soit 75 sites d’accueil en Aura, pour accueillir les porteurs de projets. Nous sommes dans une démarche de qualité à l’échelon national avec un très bon taux de pérennité à six ans avec plus de 90% des entreprises agricoles encore en place après ces années. C’est le fruit de parcours largement financés par la région Aura, l’État via le crédit AITA. À noter que les Chambres d’agriculture, de part leurs recettes fiscales, autofinancent une grande partie de ces parcours et permettent des coûts d’accompagnement extrêmement réduits pour les porteurs de projets ».