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Réémergence de la fièvre catarrhale

Un foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 vient d’être notifié à l’OIE (Or­ganisation mondiale de la santé animale). La dernière manifestation de ce virus avait eu lieu en 2010.

Fin août, dans un élevage mixte de l’Allier, un bélier a montré des signes cliniques (jetage, troubles pulmonaires, œdème facial et hyperthermie) faisant suspecter la fièvre catarrhale.

Une réémergence du sérotype 8
La confirmation du foyer a été établie ce 11 septembre par le laboratoire national de référence de l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Il s’agit d’un cas de fièvre catarrhale à sérotype 8. Les analyses PCR réalisées sur l’ensemble du cheptel (147 bovins et 175 ovins) ont révélé la présence du virus sur 27 bovins et 6 ovins. Les élevages de ruminants testés dans un rayon de 2 km autour du foyer ont mis en évidence 14 autres animaux positifs. Le sérotype 8 ne circule plus depuis 2010 en France et n’a été notifié dans aucune région du monde depuis 2011. Les investigations pour comprendre l’origine de la contamination et de cette réémergence sont en cours. La fièvre catarrhale, sérotype 8 avait fait son apparition en août 2006 dans le Nord de l’Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas) et s’est étendue à l’ensemble du territoire métropolitain français pour provoquer jusqu’à 32 000 foyers déclarés en 2008.

La mise en place immédiate de zones réglementées avec un zonage qui devrait évoluer rapidement
Les mesures prévues par la réglementation ont été mises en place à savoir une zone d’interdiction de 20 km, une zone de protection de 100 km et une zone de surveillance de 150 km. Au 11 septembre, la zone de surveillance concerne 21 départements dont 5 départements entiers et elle comprend 4,6 millions de bovins, 700 000 ovins et 160 000 caprins. Dans cette zone, et en conformité avec la réglementation européenne, des mesures de gestion sont appliquées : restriction des mouvements d’animaux, interdiction de regroupement, surveillance active…
Une session extraordinaire du Comité national d’orientation des politiques sanitaires animales et végétales (CNOPSAV) s’est tenue ce lundi 14 septembre. Les informations suivantes en sont issues.
Concernant la situation sanitaire, de nouvelles analyses sont en cours. Au vu des résultats, une extension du zonage est possible rapidement.

Une surveillance programmée sur la totalité du territoire continental
Dans chaque région, 60 élevages (soit 1 260 troupeaux) seront sélectionnés aléatoirement pour un dépistage par PCR de 30 bovins par troupeau, représentant près de 38 000 tests. Cette surveillance vise à obtenir un état des lieux de la situation épidémiologique et de la diffusion de la maladie. Selon les résultats de cette surveillance, une extension de la zone réglementée à toute la France continentale est envisagée.

Des restrictions aux mouvements d’animaux, des sorties de zone possibles pour l’abattoir
Les entrées et sorties des différents périmètres sont interdites aux ruminants ; vont être permis les mouvements des zones les plus favorables vers les moins favorables (mouvements centripètes autorisés mais sans retour possible des ruminants vers les zones les plus externes). Des dérogations de mouvements depuis les zones réglementées vers les zones non-réglementées sont possibles, uniquement vers un abattoir, par une procédure dite canalisée : provenance d’un cheptel non-foyer, absence de signe clinique sur les animaux et abattage dans les 24 heures. Une désinsectisation des camions et des sites où les animaux sont hébergés à l’abattoir doit être mise en œuvre. Suite aux sollicitations des professionnels, notamment GDS France, des précisions seront apportées rapidement par la DGAl sur les modalités d’organisation des événements, foires et concours, ainsi que sur les modalités de gestion des estives. Pour le Sommet de l’Élevage à Cournon, une réponse sera apportée d’ici la fin de la semaine quant à la présence d’animaux.

Une vaccination des animaux pour les échanges, des négociations en cours avec les partenaires
Des dérogations de sortie des zones notamment vers les États membres de l’Union européenne sont possibles sous certaines conditions pour les animaux (règlement CE/1266/2007 et règlement d’exécution UE 456/2012) ayant été valablement vaccinés plus de 60 jours avant le départ, ce délai peut être raccourci à 35 jours avec une PCR négative. Les professionnels ont souligné les contraintes insurmontables que représentent les délais d’expédition imposés par la réglementation communautaire et ont demandé à la DGAl de négocier avec ses différents partenaires sur des conditions acceptables pour le commerce et l’élevage français.

Les premières doses de vaccin pour le commerce et la génétique ovine
La quantité de doses de vaccin disponibles (1,3 million de doses permettant de vacciner 650 000 bovins) est trop faible pour envisager une vaccination en anneau qui permettrait d’endiguer la diffusion de la maladie. Les délais de fabrication du vaccin sont de 4 à 6 mois du fait de l’absence d’antigène. Par ailleurs les autorités sanitaires françaises étudient la possibilité d’un cofinancement partiel européen. Une extension nationale de la vaccination, sous réserve de disponibilité du vaccin, sera évaluée en fonction des résultats de la surveillance. La stratégie vaccinale devrait s’orienter vers une utilisation des premières doses disponibles pour fluidifier le commerce vers les autres pays et préserver la génétique ovine française.

Des groupes de travail pour répondre aux urgences
Des groupes de travail, auxquels participe GDS France, sont mis en place pour répondre aux urgences évoquées lors du CNOPSAV par les différentes familles professionnelles, en particulier les exportations, les échanges intracommunautaires et les ovins. Enfin, une réunion aura lieu au Cabinet du Ministre pour faire le point sur les possibles prises en charge et indemnisations. Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure de l’évolution de la situation, notamment par notre site www.gdscreuse.fr et nos lettres d’information.

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