Redonner à la terre sa vocation nourricière
À la fin de la Première Guerre mondiale, bon nombre de parcelles sont dévastées. Si la reconstruction du bâti est un enjeu majeur, la remise en culture de milliers d’hectares l’est tout autant.
Que sont devenus les trois millions d’hectares de terre dévastés par la Grande Guerre ? L’historial du paysan soldat de Fleuriel dans l’Allier propose jusqu’au 13 octobre de découvrir ce sujet central de la remise en culture des terres et de son impact environnemental, à travers une exposition baptisée « Retour aux champs ». Après quatre années de combats sans précédents, agriculteurs et pouvoirs publics vont devoir déminer et niveler les terrains, reconstituer et relancer la production agricole. Pendant plus de quatre ans, les soldats se sont battus sur une même zone géographique où plus d’un milliard d’obus furent tirés et où des millions d’hommes trouvèrent la mort. Une fois le conflit terminé, la population va devoir se réapproprier ces terres dont la plupart étaient agricoles avant la guerre, et qui sont pour certaines totalement meurtries une fois la paix retrouvée. Si certaines des terres peuvent rapidement être restituées aux agriculteurs, d’autres vont poser problème : les secteurs les plus exposés aux combats sont jonchés de cadavres et de munitions non explosées. Considérant qu’une remise en culture excéderait la valeur des terrains, l’État va racheter cette « zone rouge ». Sur le seul département de la Meuse, elle représente 19 571 hectares et touche 46 communes, sur lesquelles un grand nombre d’habitants sera contraint de quitter le territoire.
Un travail de reconstitution va alors commencer, certaines terres retrouvant leur fonction agricole, d’autres devenant des lieux de mémoire ou des forêts. Les travaux sont immenses, coûteux pour les paysans qui doivent tout reconstruire. De nombreux dispositifs sont créés pour aider la population rurale : indemnités de reconstruction, prêt de matériel, main-d’œuvre de prisonniers de guerre, etc.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1511, du 23 mai 2019, en page 16.