Quels prix pour l’AOC cantal et pour ses producteurs ?
FDSEA et JA ont débuté à Aurillac leur tournée cantonale de présentation du schéma de valorisation de l’AOC cantal.

L’AOC roquefort, un exemple à adapter
Une analyse semble-t-il partagée par une majorité de participants pour qui “on ne fera pas des sacrifices pour du bas de gamme”. Produire de la qualité certes, mais pour Chantal Cor, cela ne peut être un gage suffisant d’un meilleur prix du lait. En s’appuyant sur le prix équivalent en GMS du roquefort AOC et du saint-agur vendus sous un même conditionnement, elle a ainsi interpellé les producteurs présents sur le différentiel de traitement des producteurs livrant pour l’une ou l’autre de ses transformations. Dans un cas, “on a une aire de production, un décret bien défini, une habilitation qui engage le producteur, la présence d’un syndicat où le collège des producteurs pèse dans les débats, avec un poids conféré par sa contribution financière à cette structure interprofessionnelle”. À l’inverse, pour le saint-agur, les producteurs n’ont “comme seul espoir que la grille du Criel”. C’est donc bien du fonctionnement de l’AOC aveyronnaise que FDSEA et JA souhaitent s’inspirer mais avec un schéma spécifique de valorisation de l’AOC cantal, qu’ils ont conçu en le reliant avec celui des trois autres AOC régionales. Le coeur de ce dispositif repose sur une augmentation du prix de l’AOC répartie à parts égales entre producteurs et entreprises avec un préalable : la gestion de la qualité (90 % de gradage actuellement avec l’objectif d’exclure le grade D en 2008) et de la quantité (aller chercher de nouveaux consommateurs pour accroître les volumes). L’idée avancée par les responsables syndicaux est donc de constituer une caisse spéciale alimentée par une contribution forfaitaire (de l’ordre de 1 à 2 e/kg) appelée sur tous les kilos de Cantal vendus. Cette caisse serait ventilée à parts égales entre les producteurs engagés dans l’AOC et les entreprises.
Une équation à plusieurs variables
Mais pour donner toutes ses chances au Cantal, FDSEA et JA jugent indispensable de miser fortement, du moins les premières années, sur la promotion du produit. Un budget publicitaire, dont le coût conséquent (de l’ordre de trois millions d’euros annuels pour l’AOC roquefort) nécessitera une participation des producteurs et des entreprises qui ira en diminuant au fil des ans et qui devrait donc, selon Jean-François Navarro, laisser une plus-value plus élevée aux producteurs. La question centrale posée dès la première réunion est celle des curseurs à caler entre le montant prélevé sur le prix du cantal vendu et celui de l’enveloppe promotion, deux critères qui conditionneront au final le retour au producteur et l’attractivité de la démarche.