Quelle stratégie pour économiser de l’énergie ?
Zoom sur une campagne de mesures de la consommation d’électricité et de GNR en exploitations laitières conduite par les chambres d’agriculture d’Auvergne, pour donner des repères aux éleveurs.
Dans un contexte de revenus agricoles faibles, d’augmentation du prix de l’énergie et de tous les intrants de façon générale, les consommations d’électricité et de fioul pèsent dans les charges d’exploitation de façon non négligeable et croissante dans le temps. Les éleveurs cherchent à maîtriser au mieux le recours aux intrants mobilisés pour la nutrition animale ou végétale (alimentation, fertilisation, etc) qu’ils considèrent avant tout pour leur aspect agronomique et économique. L’intérêt est moindre pour les économies possibles en énergies directes qui représentent environ 40 % des consommations d’énergie en élevage laitier. Des mesures de consommation de fioul, d’électricité et de temps de travail ont été réalisées dans onze exploitations laitières d’Auvergne. Les mesures de consommation de fioul ont été ciblées sur les consommations en bâtiments d’élevage sur les postes alimentation, paillage, raclage, curage et transfert-homogénéisation des déjections. Celles sur l’électricité ont été permises par la pose de quatre compteurs électriques dans chacune d’elle. Les postes traditionnellement les plus consommateurs ont été ciblés : tank à lait, chauffe-eau, pompe à vide et robot de traite. Les consommations ont été relevées mensuellement. Des pinces ampèremétriques ont également permis de mesurer le courant lié à la consommation d’énergie de la plupart des autres matériels électriques utilisés.
Quelles solutions
■ Le tank à lait : sortir un des deux compresseurs à l’extérieur génère une consommation inférieure de près de 25 % (entre 200 et 250 € d’économie annuelle). L’installation d’un pré-refroidisseur en amont peut permettre une économie d’environ 40 % : entre 350 et 380 € par an.
■ Le chauffe-eau : l’installation d’un chauffe-eau solaire en complément permet de diminuer de 35 % la consommation électrique ; un récupérateur de chaleur, 30 %. En revanche, il n’est pas pertinent de diminuer la température de consigne des chauffe-eau.
n La pompe à vide : une pompe à vide à débit variable consomme moins d’énergie mais est dimensionnée pour au moins 16 postes de traite. Elle peut permettre une économie de l’ordre de 40 %, soit environ 190 € par an.
■ Le GNR : la surconsommation peut être liée à l’âge du tracteur, à une puissance inadaptée du tracteur vis-à-vis du matériel ou un défaut de réglage. Un passage en banc d’essai est opportun.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 10 décembre 2015, numéro 1337.