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Quel avenir pour le Lioran ?

Malgré deux exercices difficiles, Bruno Faure, président de la Saem Lioran développement, ne veut pas lâcher la principale locomotive du tourisme cantalien. Avec le soutien du Département.

Le Lioran veut rapidement oublier cette année noire et regarder vers les prochaines saisons.
Le Lioran veut rapidement oublier cette année noire et regarder vers les prochaines saisons.
© B. P.

L' hiver 2019-2020, la neige était tombée en mars alors que le pays se mettait à
l'arrêt, contraint par un premier confinement total. Certes, ce printemps 2020 n'aurait pas comblé le manque d'activité pour la station  du Lioran, victime d'une saison aux températures
élevées et de trop rares averses de flocons.
L'hiver 2020-2021 est passé comme une bonne pâtisserie sous le nez d'un gourmand. Une quantité de neige historique et la condamnation de devoir garder les remontées mécaniques fermées d'un bout à l'autre de l'hiver. Coup sur coup, cela fait beaucoup ! Dans le Cantal, on a  certes l'habitude des aléas météorologiques mais on a tendance à dire que l'on s'en sort toujours.
Face à une avalanche, il faut réagir vite. L'été dernier a affiché 620 000 EUR  de chiffre d'affaires, soit 35 % de hausse, grâce à une affluence record dans le Cantal. Cela ne compense pas l'hiver, mais c'est un espoir, celui d'en connaître un identique cette année et d'aller jusqu'à l'hiver prochain.

Faire les comptes
C'est en tout cas le souhait de Bruno Faure, à la fois président du Conseil départemental et de la Saem Lioran développement qui fait aujourd'hui les comptes. Et ils ne sont pas franchement bons. "Nous sommes à 115 % de pertes.  Nous avons réalisé 220 000 EUR de recettes (avec le Déval'luge, le tapis pour les enfants, NDLR), là où nous en faisons 6,5 millions (une année "normale", NDLR). L'État a validé une indemnité  de 2,7 millions d'euros qui va nous permettre de couvrir la moitié des charges fixes. Sauf que nous avons sur cette somme un Prêt garanti par l'État (PGE) de 1,6 million d'euros qu'il nous faudra rembourser. Nous avons aussi un emprunt lié aux investissements que nous ne pourrons pas repousser une deuxième fois. Toujours sur ces 2,7 millions, nous avons l'obligation de payer la taxe "remontées mécaniques" aux communes, ce que je trouve justifié par rapport à leurs propres pertes.  Nous avons assuré la trésorerie avec en premier lieu les salaires." Alors, les marges de manoeuvre ont fondu comme neige au soleil.

Une locomotive en hiver
Malgré la préparation des pistes en début de saison comme pour une ouverture normale et la mise en place de protocoles sanitaires qui devaient permettre d'accueillir en répartissant au mieux les clients sur l'ensemble du domaine, les remontées mécaniques sont restées à l'arrêt total. Cependant, tant aux vacances de fin d'année, avec une neige exceptionnelle, qu'à celles de février, les touristes ont été nombreux à vouloir goûter les plaisirs de la montagne et prendre un grand bol d'air.
"Nous aurions pu rester fermé, constate Bruno Faure à la lecture des chiffres de la Saem. Mais nous sommes une locomotive pour le tourisme cantalien, l'acteur principal en hiver avec de l'emploi, des commerces, des hébergeurs, des acteurs de la montagne... que nous avons ainsi soutenu. C'était de notre responsabilité d'apporter une solution même coûteuse."
Préparer cet été et l'hiver prochain

Pour la Saem Lioran développement et son premier actionnaire, le Conseil départemental, l'objectif immédiat porte sur la préparation de l'été et de l'hiver prochains. Bruno Faure se veut optimiste : "Nous pouvons estimer que les Français vont rester en France cette année encore. Nous devrions connaître un été dans la même dynamique que le précédent.
À nous d'être prêts pour satisfaire cette nouvelle clientèle. Pour cela, le Lioran est, notamment, très bien placé sur l'activité VTT tant pour le loisir que pour l'aspect sportif avec les pistes de VTT de descente. C'est essentiel pour nous développer que nous puissions générer de l'activité utilisatrice des remontées mécaniques.  C'est ce qui génère du chiffres d'affaires et de l'économie pour les prestataires présents sur le site."

Ne pas baisser les bras
En attendant de retrouver une situation normale, cela n'empêche pas de réfléchir à l'après. "Si nous devions connaître une troisième année difficile, oui, il nous faudra en tirer les leçons, revoir en profondeur la stratégie d'investissement et affiner le modèle", note Bruno Faure, qui ne veut pas baisser les bras tant pour le Lioran que pour ce que la station représente pour le département. "Il n'y a pas péril, mais nous devons explorer toutes les pistes pour effectivement nous diversifier et  répartir un peu plus le chiffres d'affaires sur l'ensemble de l'année, poursuit-il. Aujourd'hui, nous sommes à 90 % en hiver et 10 % en été. Si nous pouvons faire 80-20, cela sera déjà très bien.  Nous devons créer des activités qui ont besoin de nos remontées mécaniques. Le VTT est un exemple. Nous pouvons aussi développer l'accueil sur l'activité trail, les séminaires, les stages sportifs... en adaptant notre station à ce type de clientèle. C'est le sens du réaménagement de la patinoire avec la création d'activités aquatiques ou de bien-être, de la restauration... C'est le rôle du Département d'engager cette dynamique avec l'ensemble des acteurs du site. C'est un choix politique."

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