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Produire ses fourrages reste rentable... quoi qu'il en coûte !

Cantal conseil élevage a organisé une journée sur le thème de l'autonomie fourragère vendredi 21 octobre au Gaec Reyt à Ally. Au coeur des discussions : les coûts et la rentabilité.  

La journée technique de Cantal conseil élevage s'est déroulée au Gaec Reyt avec des interventions sur les coûts de production, un atelier d'analyse visuelle des fourrages et la visite d'essais culturaux.
La journée technique de Cantal conseil élevage s'est déroulée au Gaec Reyt avec des interventions sur les coûts de production, un atelier d'analyse visuelle des fourrages et la visite d'essais culturaux.
© C. J./APAP

Combien ça coûte de produire ses fourrages ? Est-ce rentable malgré la hausse du coût des intrants, la sécheresse, les rats taupiers... ? Et s'il valait mieux les acheter à l'extérieur ? C'est pour répondre à ces questions que Cantal Conseil élevage a organisé une journée technique sur le thème de l'autonomie fourragère vendredi 21 octobre au Gaec Reyt à Ally.

Rendement et marge
Éva Fichet, conseillère en agronomie à la chambre d'agriculture du Cantal, a présenté les résultats d'une étude sur les coûts de production des fourrages et des céréales(1). Selon que l'on cultive des céréales d'automne, du maïs ensilage, du méteil seul ou en dérobée, de la luzerne, des prairies naturelles ou temporaires, selon les modes de récolte, selon les rendements... les coûts de production ne sont pas les mêmes. La fourchette est large : de 550 EUR à l'hectare pour une prairie temporaire enrubannée et pâturée avec un rendement de 7 tonnes de matière sèche (T MS) à près de 2 000 EUR à l'hectare pour un méteil 5 T MS suivi d'un maïs 12 T de MS. "Avec dérobée, ça coûte plus cher car il y a plus de semences et de fertilisants", a commenté Éva Fichet.
Autres enseignements à tirer : le coût d'une prairie enrubannée ou ensilée se vaut, la luzerne coûte plus cher que la prairie, le maïs plus cher que les céréales. Si on s'intéresse à la marge, calculée en croisant la valeur alimentaire et les prix du marché, les plus importantes (de l'ordre de 1 700 à 1 800 EUR/ha) concernent le RGI en dérobée suivi d'un maïs, la luzerne à 12 ou 10 T MS, le maïs à 14 T MS... et pour les marges les plus faibles à 450-550 EUR/ha, les céréales à 4 T MS, le maïs 8 T MS, la prairie temporaire ensilage-foin-pâture à 6 T MS... "Il faut avoir un certain rendement pour avoir une bonne marge", a souligné Éva Fichet.

Diversifier les assolements
Pour gérer les risques et sécuriser son système fourrager, la conseillère préconise de jouer sur plusieurs tableaux en diversifiant les assolements. Bien sûr, on doit continuer à cultiver des prairies car ça coûte peu cher en privilégiant les multi-espèces pour sécuriser les rendements et pourquoi pas faire du méteil, du maïs...
Récolter au bon stade est essentiel : "Entre une prairie ensilée début épiaison et plus tard, il y a un différentiel de 150 EUR à l'ha de marge. Il faut aussi tabler sur la pousse automnale et pourquoi pas se lancer dans des cultures alternatives comme le sorgho fourrager,..." À chaque exploitation sa stratégie pour rendre son système fourrager plus résilient, mais dans tous les cas, "mieux vaut produire son fourrage : ça coûte moins cher. C'est certes du travail mais il est produit sur place et vous savez ce qu'il vaut".

(1) En intégrant les charges de mécanisation, la main d'oeuvre, les intrants (semences, plastiques d'enrubannage...) et les coûts de stockage.

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