Prairies sensibles : « C'est la mort de l'agriculture » dénoncent les syndicats agricoles
La FDSEA et les JA ont manifesté jeudi 13 avril à Mende pour dénoncer une « décision absurde » et un manque de communication sur un sujet qui est pourtant d'importance pour la pérenité des exploitations. Le préfet de Lozère a reçu une délégation ce même soir.
Après une réunion de près de deux heures, les syndicats agricoles, le préfet de Lozère Philippe Castanet et les représentants de la DDT sont parvenus à quelques points d'accord. D'après la FDSEA et les JA, « le préfet a pris l'engagement qu'aucun agriculteur concerné par ce nouveau zonage ne serait sanctionné en 2023 ». Une demande formulée par les syndicats et aussitôt approuvée par les acteurs étatiques. Parmi les autres demandes des syndicats, « le report d'un an pour les prairies sensibles », et « un droit de regard effectif sur le zonage des prairies sensibles ». L'idée serait d'engager un travail de précision, « et de titan » pour déterminer « commune par commune les zones sensibles, en concertation avec les syndicats agricoles, pour que cette délimitation de prairies sensibles corresponde mieux aux réalités du terrain ». Car, ce qui agace les syndicats agricoles, c'est cette imposition de prairies sensibles venue d'en haut, car définie avec l'aide d'une imagerie satellite. Gommant, au passage, les spécificités d'un département agricole comme la Lozère.
Si la réunion n'a pas permis d'avancée concrète, puisque les décisions seront prises au niveau du ministère de la transition écologique qui chapeaute ce sujet, elle a permis de souligner la profonde inquiétude de la FDSEA et des JA pour l'avenir de l'agriculture dans le département.
Mercredi 5 avril, alors que les télédéclarations Pac ont commencé, les syndicats agricoles, les agriculteurs et l'administration lozérienne découvrent avec stupeur qu'un nouveau zonage concernant les prairies sensibles a été appliqué, ajoutant 27 300 hectares de plus aux prairies sensibles déjà existantes sur le département. Les zones les plus touchées étant le causse de Sauveterre et le PNR Aubrac. 330 agriculteurs lozériens ont découvert ce changement, effectif depuis le 1er janvier, et dont ils n'ont pas été avertis. « Une hérésie » dénoncée par la FDSEA et les JA qui s'inquiètent des graves conséquences que pourraient avoir ce nouveau zonage pour les agriculteurs concernés.