Porcs : Différencier le porc né, élevé et abattu en Haute-Loire
L’association porcs de Haute-Loire souhaite aller plus loin dans la différenciation de son produit viande pour une meilleure valorisation.
La production porcine régresse en Haute-Loire. Le nombre de porcins a diminué de 25% entre 2015 et 2016, le nombre de truies a baissé de 30% tandis que les porcs charcutiers affichent une baisse de 9%. En matière de prix, 2016 a démarré avec des cours au plus bas, même un peu plus bas qu’en 2015.C’est dans un contexte semblable (de crise et de baisse de prix), qu’une intiative locale est née en 2007 autour du porc de Haute-Loire. En rassemblant toute la filière locale (éleveurs, abattoirs, chevillards, salaisons, bouchers, GMS), cette aventure a débouché sur le lancement d’une marque «Porc de Haute-Loire» qui, depuis, a fait son chemin.En assemblée générale le 24 mars au Puy, l’association pour la promotion du porc de Haute-Loire rassemble aujourd’hui une soixantaine d’adhérents, dont une trentaine de producteurs.
Le porc : 1ère viande de Haute-Loire
Au cours de cette assemblée générale, l’association a montré toute l’importance de la production porcine altiligérienne sur l’activité des abattoirs du département. «L’activité de nos 3 abattoirs se maintient avec 9 300 Tec (Tonnes Equivalent Carcasses) ; le porc est la première viande du département avec 4 036 tec (soit 43% du tonnage des abattoirs). En 2015, le porc représente 58% du tonnage de l’abattoir d’Yssingeaux, 43% du tonnage de celui du Puy-Polignac et 25% du tonnage de celui de Brioude. 760 porcs par semaine, dont ¾ en Porc de Haute-Loire, sont abattus dans nos 3 abattoirs de proximité. Ajoutons qu’en terme de rendement horaire, le porc s’avère très intéressant pour nos abattoirs» a indiqué Maurice Imbert, président de l’association. L’impact économique de la production porcine sur notre département n’est donc plus à démontrer.Le porc produit localement est transformé par 4 abattoirs (3 altiligériens plus celui de Langogne) et 6 chevillards (Vigouroux, Da Silva, Paillet, Fabre, Méjean, Agrain). La commercialisation se fait par l’intermédiaire de 20 boucheries artisanales dont 8 se situent en dehors du département, mais aussi par le biais de 9 GMS et de 9 salaisons.
Connaître les attentes du consommateur
L’association entend à présent travailler sur la différenciation du porc de Haute-Loire. Pour ce faire, elle a lancé une offre de stage auprès des écoles d’ingénieurs ; c’est finalement l’Isara de Lyon, au travers de l’un de ses élèves, Maxime Jardillier, qui aura en charge cette mission durant trois mois (de juillet à septembre 2016).«L’objectif est de faire un point sur la production porcine du département et de différencier le porc de Haute-Loire d’une production plus classique. Je souhaite que ce stagiaire aille à la rencontre des distributeurs et des consommateurs pour connaître leurs attentes en matière de viande de porc. Cette étude devrait nous permettre de travailler plus en amont dans le but de différencier le porc de Haute-Loire et de déboucher sur un cahier des charges pour mettre en avant cette viande» explique Maurice Imbert.En collaboration avec d’autres filières viande identifiées (veaux des Monts du Velay, agneau Noir du Velay, bientôt la génisse de Haute-Loire...), l’association Porc de Haute-Loire souhaite condui-re un travail commun sur la démarcation des viandes de Haute-Loire, qui pourrait déboucher, à terme, sur un package commun «nos viandes de Haute-Loire».
Véronique Gruber