Plus de questions que de réponses
La Grande-Bretagne réalise la moitié de ses échanges agricoles et agroalimentaires avec l’Union européenne. Elle est le troisième client de la France et son sixième fournisseur. Les accords bilatéraux et les règles de l’OMC devront être désormais appliqués à vingt-sept.
La forte baisse de la livre sterling traduit le désappointement des marchés financiers mondiaux. Cette dévaluation est moins accentuée qu’en 2008 au moment de la crise financière. À court terme, c’est même une aubaine pour la Grande-Bretagne, elle sera plus compétitive sur les marchés agricoles. Mais les ventes porteront quoi qu’il en soit sur des quantités réduites. Le Royaume-uni réalise la moitié de ses échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires britanniques avec ses partenaires de l’Union européenne. Les enjeux commerciaux portent davantage sur l’industrie agroalimentaire et sur les fruits et légumes dont la Grande-Bretagne est déficitaire. Celle-ci est le troisième client de la France et son sixième fournisseur. Nous ne savons ni quand, ni comment, le processus de sortie de l’Union-européenne sera enclenché. Toutefois, il est dans l’intérêt des deux parties, aussi bien à Bruxelles qu’à Londres, de trouver un terrain d’entente favorable pour rendre les échanges commerciaux aussi aisés que possible. En s’inspirant des accords commerciaux en vigueur entre l’ Union européenne et des pays tiers, trois scénarios sont envisageables. Le Royaume-uni acquiert un statut identique à la Norvège et scelle dans ce cas de figure, un accord de libre-échange moyennant une contribution au budget européen, sans participation aux décisions politiques. Si aucun accord commercial n’est conclu, les échanges commerciaux sont soumis aux règles de l’OMC, avec à la clé l’instauration de droits de douane. L’Union européenne peut aussi opter pour un régime avec des échanges intermédiaires restant à définir. Le prochain accord commercial dépendra du rapport de force que l’Union européenne saura exercer sur la Grande-Bretagne, réticente depuis quelques jours pour prendre la porte de sortie. Dans le contexte actuel, il est difficile d’imaginer que le Royaume-uni impose son calendrier de négociations ou qu’elle s’affranchisse d’un marché européen de 500 millions de consommateurs.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 14 juillet 2016, numéro 1368.