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Pierre Schwartz prend le pouls de l’élevage creusois

Rencontre avec Pierre Schwartz sur les exploitations de Séverine et Samuel Bry.

De gauche à droite : Séverine Bry, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse, Pierre Schwartz, directeur de la DDT de la Creuse, Samuel Bry, et Thierry Jamot, président de la FDSEA de la Creuse.
De gauche à droite : Séverine Bry, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse, Pierre Schwartz, directeur de la DDT de la Creuse, Samuel Bry, et Thierry Jamot, président de la FDSEA de la Creuse.
© AM

À l’heure où le monde agricole est en effervescence, et pour mieux appréhender les problématiques creusoises, la FDSEA organisait le 13 novembre dernier, la visite des exploitations de Séverine et Samuel Bry à Saint-Vaury, en présence du nouveau directeur départemental des territoires Pierre Schwartz.
C’était une occasion pour aborder de nombreux sujets et expliquer au représentant de l’administration agricole les inquiétudes des éleveurs creusois. Le choix des exploitations à visiter n’était pas dû au hasard : la FDSEA avait souhaité mettre l’accent sur des exploitations représentatives, en pleine métamorphose et tenues par un jeune couple dynamique et très volontaire.
Samuel Bry, installé sur les terres de ses grands-parents en 2003 avec son oncle en Gaec a su faire évoluer son exploitation au gré des circonstances, avec pour projet initial un élevage porcin.
Ce projet n’avait pu aboutir en raison de nombreux détracteurs, ce qui l’avait conduit à s’orienter vers l’élevage bovin. En 2005, il construit une stabulation sur un second site pour l’engraissement de taurillons avec l’achat de broutards extérieur. En raison d’une conjoncture difficile sur cette production, à laquelle s’ajoutent des difficultés personnelles, le Gaec prit fin en 2011. Mais Samuel ne s’est pas avoué vaincu pour autant. Avec persévérance, il a poursuivi son élevage allaitant avec 60 vaches mères limousines qui n’a cessé de croître jusqu’à présent. Il engraisse toute sa production.
En 2018, son épouse Séverine s’installe à son tour sur une exploitation distincte de celle de Samuel. Elle choisit de se lancer en production porcine en système naisseur en agriculture biologique. Faute de bâtiment adéquat, elle opte pour la construction d’un bâtiment en kit qu’ils montent eux-mêmes, avec à la clé un atelier de maternité. L’objectif visé est d’atteindre 48 truies et la vente des porcelets à 6 semaines, une production en plein essor avec notamment l’ouverture de nouveaux marchés asiatiques.
Mais l’installation de Séverine n’a pas été aussi simple en raison de son non-accès à la DJA et de la réticence des banques. Elle obtient un prêt d’honneur et investit 80 000 € dans son projet. Alors que les premières portées viennent tout juste d’arriver, elle dispose d’un contrat lui garantissant un prix plancher indexé sur le coût des aliments durant 7 ans. Séverine ne dispose d’aucune aide de l’État ni de la PAC.
Mais pour l’heure, l’exploitation reste très disséminée et s’étale sur 6 communes différentes.
Après cet historique des exploitations, de nombreux sujets ont été abordés avec Pierre Schwartz, et en particulier les nombreuses interrogations qui subsistent à la veille de la nouvelle réforme de la PAC en cours d’élaboration.
Pour les responsables de la FDSEA, « en aucun cas, nous devons perdre la notion de production au profit de l’actif, les 2 éléments doivent être complémentaires » souligne Christian Arvis. « Nous avons une agriculture vertueuse et il est indispensable de la préserver ». Mais ce système a tout de même ses propres limites comme les mesures agroenvironnementales pour le secteur de l’élevage. Avec un cahier des charges trop restrictif et modifié au fil du temps, de trop nombreux éleveurs ont dû se désengager pour éviter le remboursement des aides.
Parmi les sujets évoqués figuraient bien évidemment les effets la sécheresse, la baisse des cours, l’augmentation des coûts de production, mais aussi la complexité administrative de l’installation. Tous s’accordent à dire que le système reste un véritable parcours du combattant d’où l’impérative nécessité de simplifier les procédures administratives.
« Donner un sens plus humain et moins technocratique » reste l’une des priorités des responsables agricoles.

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