Philippe Boulet : « sans les agriculteurs, le Trèfle lozérien n'en serait pas là »
36 ans de courses, des participants toujours au rendez-vous, un public nombreux : les ingrédients de la recette du Trèfle se mélangent toujours aussi bien malgré les années. Sans oublier les 50 agriculteurs qui, année après année, donnent de leur temps et le passage sur leurs parcelles pour que les parcours soient variés.
Les agriculteurs, dans l'ombre, se retrouvent partout : autant au sein des 350 bénévoles présent durant l'organisation et les trois jours de course, qu'autour. « Sans leur accord pour passer sur leurs parcelles, et le fait qu'ils s'assurent que ces dernières sont nettoyées avant le passage des coureurs, la course ne serait pas aussi variée », pointe Philippe Boulet, président du Trèfle Lozérien. « On peut les remercier, car certains s'arrangent pour ensiler avant la course, ce qui n'est pas une mince affaire avec les emplois du temps. Cette année, même, au vu de l'affluence, certains agriculteurs ont ouvert d'autres parcelles au dernier moment pour que les gens puissent se garer et applaudir les coureurs ».
Agriculteur et sportif de haut niveau
Le Trèfle et les agriculteurs, c'est une histoire qui remonte à loin, selon le président du Trèfle lozérien, une histoire qui remonte aux débuts de la course. Et aujourd'hui, c'est une affaire qui roule. « Certains agriculteurs, d'année en année, nous appellent dès que la course est finie pour nous dire qu'ils seront ravis d'accueillir à nouveau la course l'an prochain », sourit Philippe Boulet. Et c'est même une tradition qui se passe de génération en génération, selon les organisateurs de la course. De plus, certains agriculteurs enfourchent même leur moto pour participer à la compétition, une dizaine chaque année, selon l'organisation. C'est le cas, notamment, de Kilian Brémond, installé du côté de Grèzes avec un troupeau de 300 chèvres Alpines bio, en production laitière, et qui a déjà participé quatre fois au Trèfle lozérien.
Antoine Méo, champion de moto enduro et agriculteur
« Chouchou » du Trèfle Lozérien auquel il a participé douze fois, Antoine Méo est quintuple champion du monde d'enduro. Sportif de haut niveau, il est par ailleurs maraîcher dans le sud de la France, à Vinon-sur-Verdon, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Concilier ces deux passions n'est pas « toujours facile », concède le coureur. Pour preuve, il a embauché un salarié pour l'aider à gérer les 80 hectares de son exploitation, qui se partagent entre du maraîchage (courges butternut et melon), céréales et plantes aromatiques. De ses deux passions, il tire une certaine philosophie : « en course, on ne gagne pas tout le temps, on fait des erreurs. La remise en cause, si elle est rapide, permet de rectifier le tir. En agriculture, c'est pareil. Et ces deux métiers sont exigeants ».