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Parasitisme : Des analyses pour un traitement adapté et économique

Avec une humidité quasi constante au niveau des prairies, l’année 2024 a été favorable à une infestation parasitaire élevée des animaux. La saison hivernale représente une période stratégique de gestion des trématodes. Votre plan de lutte est à adapter tous les ans, appuyé sur des analyses.

La grande douve (Fasciola hepatica) et le paramphistome (Calicophoron daubneyi) sont deux trématodes avec des cycles parasitaires très semblables. Les œufs excrétés par les ruminants vont éclore en milieu aquatique, libérant une larve. Ce miracidium va rechercher son hôte intermédiaire, un petit escargot aquatique, principalement la limnée Galba truncatula. Les cercaires libérées se fixent sur un brin d’herbe et s’enkystent sous forme de métacercaires qui seront ingérées par le ruminant.

Une infestation grande douve toute l’année avec un pic en automne

L’infestation peut se faire toute l’année avec 3 cycles parasitaires : un cycle transhivernant avec contamination de printemps, un cycle d’été précoce et un cycle d’été tardif responsable des contaminations les plus massives. La larve traverse l’intestin, passe par le péritoine et s’installe dans le foie où elle devient adulte. L’objectif est le « zéro grande douve » car quelques parasites dans les canaux biliaires suffisent à entraîner des pertes. Les formes historiques, avec de fortes infestations et de la clinique (œdème de l’auge, amaigrissement, diarrhée), ont laissé place à une infestation subclinique avec des impacts sur la production laitière, la croissance des jeunes bovins et des taurillons, la fonction de reproduction et l’immunité avec des colostrums de mauvaise qualité.

Le paramphistome, l’envahisseur du rumen

Parasite peu pathogène dans sa forme adulte, c’est son accumulation dans le rumen qui pose problème, un paramphistome pouvant vivre plus de 5 ans en absence de traitement. La clinique classique apparaît souvent après plusieurs années : amaigrissement, diarrhée chronique entraînant une baisse des défenses immunitaires. En cas d’infestation massive, on peut cependant avoir des signes cliniques dès la deuxième saison de pâture. Sur de jeunes animaux, on peut observer en fin de printemps ou en fin d’automne des diarrhées noirâtres parfois mortelles. Elles sont dues à la migration d’un grand nombre de larves au niveau de la caillette. Cette pathologie reste très difficile à diagnostiquer car il n’y a aucun examen complémentaire possible et aucun traitement efficace à ce stade.

Le kit diagnostic « grande douve / paramphistome » de GDS Creuse pour vous accompagner

Le diagnostic repose d’abord sur les observations épidémiologiques et cliniques : présence de prés humides, mauvaises performances zootechniques… L’appréciation s’effectue lot par lot (suivi du circuit des animaux pendant le pâturage). Pour les examens complémentaires, le schéma conseillé est le suivant, par lot de pâture :

- Une sérologie grande douve de mélange de 10.

La sérologie Elisa est le seul diagnostic suffisamment sensible pour la grande douve et peut se faire sur les sangs de prophylaxie. Elle se positive en 2 à 4 semaines et reste positive jusqu’à 10 mois après la contamination. Les tests utilisés en Creuse permettent d’estimer le niveau d’infestation et d’évaluer la nécessité d’un traitement.

- Une coproscopie parasitaire de mélange de 5 prélèvements de bouse

Les prélèvements sont individuels, prélevés dans le rectum et conservés au réfrigérateur, le laboratoire effectue le mélange après pesée. Dans le cadre du tiers payant ruminants intégral, GDS Creuse centralise toutes les factures de Terana Creuse pour ses adhérents et ils bénéficient d’un tarif négocié sur les sérologies grande douve et d’une prise en charge de 50 % sur les coproscopies parasitaires de mélange, si les 2 analyses sont réalisées sur la campagne. Comme tous vos résultats d’analyse, vous pouvez les retrouver sur votre espace privatif dans WebGDS.

Des traitements à raisonner en fonction du contexte

Les résultats d’analyses sont un indicateur qui doit être complété par l’observation des animaux. Sur une infestation importante (plus de 200 œufs par gramme (opg) de paramphistome ou des sérologies fasciola avec une densité optique (DO) au-dessus de 60 %) un traitement sera mis en place. Pour une infestation intermédiaire, l’évaluation de la nécessité d’un traitement se fera en concertation avec votre vétérinaire. Et en cas d’infestation faible (moins de 40 opg de paramphistome ou sérologie fasciola avec DO en dessous de 20 %), il n’y aura pas de nécessité de traiter. Plusieurs molécules sont disponibles, douvicides purs ou mixtes avec une action sur le paramphistome, adulticides ou larvicides, buvables ou injectables, le choix se fera en fonction de la saison, de la cible prioritaire (la grande douve étant plus pathogène) et de l’historique de l’exploitation. Le protocole de traitement sera à définir dans le cadre du Bilan Sanitaire d’Élevage annuel.

En laitier, une problématique particulière

L’impact de la grande douve est estimé à environ 1,5 kg/vache/jour sur les animaux les plus infestés. Il est donc conseillé de réaliser une sérologie sur lait de tank pour estimer l’infestation moyenne du troupeau, sachant qu’il faut au moins 20 % d’animaux porteurs pour positiver l’analyse. L’oxyclozanide est utilisable pendant la lactation avec un délai d’attente lait de 4,5 jours. Si on souhaite traiter le paramphistome (posologie sans stop-dose), le délai d’attente lait forfaitaire est de 7 jours et le délai viande de 28 jours. Si l’infestation est peu importante, un traitement au tarissement, bien que moins performant d’un point de vue zootechnique, permettra d’échapper au délai d’attente lait.

Un plan d’action intégrant les mesures agronomiques

L’immunité contre les trématodes est faible, voire néfaste pour le foie avec la grande douve (calcification des voies biliaires), et la lutte contre ces parasites ne peut se résumer au schéma thérapeutique. L’objectif est de limiter l’infestation afin de réduire les pertes économiques et d’optimiser les traitements, coûteux et parfois inutiles. Sachant qu’il n’y a pas de douve ou de paramphistome sans escargot aquatique et donc sans zone humide, on veillera à aménager les points d’eau afin d’éviter l’apparition de zones de piétinement, à clôturer l’accès aux zones à risque et à éviter la récolte de fourrages dans ces zones (la résistance des métacercaires est de plusieurs mois). Cela fait partie des mesures de biosécurité de votre élevage.

Une utilisation du kit diagnostic à renforcer avec votre vétérinaire

Votre plan antiparasitaire est à adapter chaque année avec votre vétérinaire, à cette période pour la grande douve et le paramphistome. Il se basera sur l’observation de vos bovins, du cycle de pâturage de chaque lot, des résultats d’analyses et des traitements réalisés. Disponible depuis plusieurs années, le kit « grande douve / paramphistome » vous permet de faire le point sur votre niveau d’infestation et d’évaluer la nécessité de traitement. Votre vétérinaire et GDS Creuse sont à votre disposition pour tout renseignement. Pour plus d’informations, consultez le chapitre « Parasitisme » dans l’onglet « Actions - BOVINS » sur www.gdscreuse.fr.

 

 

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