Opération zéro pesticide pour les particuliers
Il n’est plus possible pour les particuliers de détenir des pesticides chimiques, mais il faut bien les remplacer.
Jeudi 21 février, la préfète de la Creuse Magali Debatte a lancé une opération intitulée « zéro pesticide, c’est 1 000 fois mieux pour ma santé et la planète » au magasin Gamm Vert de Guéret. En effet, depuis le 1er janvier 2019, la loi Labbé interdit l’achat l’usage et la détention de pesticides chimiques par les particuliers. « Beaucoup de creusois font leur jardin. Dans le rayon des produits phytos, la clientèle nous pose beaucoup de questions. Les gens sont de plus en plus sensibilisés aux questions environnementales et en recherche de solutions de substitution, qu’elles soient chimiques ou mécaniques », explique le responsable du magasin, Bertrand Jolivet. Ses vendeurs certifiés (Certiphyto) sont en permanence à la disposition des clients, afin de trouver la solution la plus proche possible du besoin.
Possible même à grande échelle
La préfecture a choisi de faire témoigner Philippe Wanty, responsable de l’arboretum de la Sédelle, pour prouver qu’il est possible de se passer de pesticides. « Depuis 1992, nous n’utilisons aucun pesticide, par contre nous utilisons beaucoup d’huile de coude. Grâce aux élagages, nous disposons de plaquettes de bois que nous utilisons en paillage. Cela a le double avantage d’empêcher la pousse des herbes folles et de limiter l’évaporation de l’eau présente dans le sol. Pour nourrir le sol, qui en a besoin, nous utilisons le fumier de notre cheval, parfois de vache. Nous arrivons à faire cela sur 12 hectares, donc c’est tout à fait possible sur des petits jardins de particuliers ». Pour M. Wanty, les pratiques vertueuses sont un état d’esprit, il faut laisser faire la nature. « Il faut savoir tolérer les herbes folles, être trop maniaque ne sert à rien. Si vous avez des herbes qui poussent trop bien dans une allée de sable ou de graviers, il peut être judicieux de l’engazonner, il n’y aura plus qu’à passer un coup de tondeuse de temps en temps ».
Une prise de conscience des plus jeunes
Pour les différents intervenants, la prise de conscience actuelle est particulièrement forte chez les jeunes. « Après la Seconde Guerre mondiale, il fallait produire énormément. Par nécessité, on a arrosé champs et jardins de produits phytosanitaires en abondance. On en a pris conscience, mais il faut du temps pour réparer cela. L’enjeu est dans l’éducation et dans les écoles d’agriculture »