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Objectif un veau par vache et par an

Mardi 13 février, le GDA d’Auzances, avec la participation de GDS Creuse, organisait une journée technique sur ce thème. Elle a rassemblé une assistance fournie malgré des conditions climatiques peu favorables.

L’élevage creusois est marqué par une diminution du nombre d’éleveurs avec un nombre de vaches constant. L’augmentation de la taille des troupeaux se fait au détriment de la productivité moyenne en baisse régulière. Une vache ne produit qu’un veau par an, la période autour du vêlage est donc déterminante pour la productivité en élevage allaitant.

Une vache en bonne santé pour un veau robuste
La santé du veau à naître dépend étroitement de la santé de la mère et la préparation à la mise-bas est à anticiper au moins deux mois avant le vêlage. Les points à vérifier sont :
- Une ration équilibrée en fibre, protéines et énergie pour amener des animaux au vêlage avec une note d’état corporel comprise entre 3 et 3,5. Une attention particulière est à porter aux besoins spécifiques des génisses : fin de croissance, gestation et production d’un colostrum de qualité avec une capacité d’ingestion limitée d’où une nécessaire complémentation en gardant en tête qu’une vache ne revient en chaleur que lorsqu’elle est en phase de reprise de poids. Plus elle maigrit autour du vêlage, plus l’intervalle vêlage-vêlage (IVV) s’allonge (cf. article du 10/03/2017).
- Une complémentation minérale et vitaminique indispensable à l’équilibre alimentaire. En Creuse, les carences principales concernent le calcium, le sélénium et l’iode, sans oublier les vitamines A, D3 et E qui diminuent en passant l’hiver.
- Des vaches sans impacts parasitaires. La grande douve, parasite majeur des bovins, ne se diagnostique qu’avec la sérologie. Vous pouvez utiliser le « kit trématode » proposé par GDS Creuse avec une prise en charge de 50 % des frais d’analyse.
- Le nombre de vêlages augmente sur une période parfois courte et dans des bâtiments qui n’ont pas suivi l’accroissement des troupeaux. Cela expose les animaux à un risque accru de diarrhées par dynamique de contamination. La vaccination diarrhée est alors conseillée afin de se prémunir, même si elle n’assure pas une garantie absolue.

Une conduite de troupeau raisonnée
Le regroupement des vêlages permet une meilleure surveillance et la constitution de lots homogènes. Le risque sanitaire peut s’accroître avec cette concentration, d’où la nécessité d’avoir 2 ou 3 périodes de vêlage distinctes dans les gros effectifs. Cela permet d’étaler la production, tout en limitant le risque sanitaire et en ayant une coupure qui peut être mise à profit pour un vide sanitaire et la désinfection du bâtiment ou la mise en place de mesures correctives si nécessaire.

Une vache mise dans de bonnes conditions pour le vêlage
La vache en fin de gestation a une mobilité réduite, on évitera donc de la mettre dans une case avec une marche. Son encombrement augmente et les standards de cornadis ne sont plus adaptés, il est conseillé d’enlever un bovin par case pour libérer de l’espace. Tous les jours, vous observez la préparation au vêlage : signes physiques, prise de température quotidienne. Lorsque vous identifiez une vache prête à vêler, vous l’isolez dans une case dédiée aux vêlages, équipée d’un râtelier et d’eau et à proximité du reste du troupeau, afin de rassurer l’animal. L’installation d’une caméra permet de surveiller le déclenchement du vêlage, voire son déroulement sans intervenir si tout se passe bien.

Le vêlage, intervenir, mais pas trop !
Fouiller un animal au moment du vêlage reste un geste contaminant qui aura des répercussions sur l’IVV à venir. En cas de nécessité, il faut travailler le plus proprement possible, avec nettoyage de la vulve et usage de gel. Les cordes de la vêleuse seront également nettoyées et l’extraction du veau faite en douceur. Sur 10 veaux déclarés à vêlage difficile, 4 vont mourir avant la vente et l’IVV moyen est augmenté de près d’un mois ! Une fois le veau né, on s’assure qu’il respire normalement, qu’il ne présente pas de signe d’anoxie cérébrale, ni d’hémorragie ombilicale.

La prise de colostrum, premier pas dans la vie du veau nouveau‑né
Le veau naît stérile et dans les premières heures, son intestin va être colonisé par les bactéries de l’environnement en relation avec les bactéries transmises par la mère lors du léchage. S’il est dans une case où ont séjourné des veaux malades, la contamination par des agents pathogènes va être rapide et inéluctable. Il est immunocompétent mais sans aucun anticorps et donc entièrement dépendant de ceux transmis par sa mère via le colostrum. La barrière intestinale est totalement perméable les premières heures et devient rapidement imperméable. Le veau doit donc téter environ 2 litres de colostrum dans les 24 premières heures, dont la moitié dans les 6 heures. Ce chiffre est valable pour du colostrum de vache allaitante, il doit être doublé pour du colostrum de vache laitière, moins riche en anticorps. En revanche, le colostrum de vache allaitante est moins riche en énergie. L’emploi de colostro-compléments en sachet ou en seringue peut s’avérer intéressant pour leur apport énergétique mais en aucun cas pour les anticorps. Il est préférable de se constituer un stock de vrai colostrum au congélateur.

Un équilibre thermique fragile dans les premières semaines
Dans les premières semaines, le veau est très sensible à son environnement thermique. S’il naît en forme, qu’il se lève rapidement et va téter, il peut supporter des températures plus faibles. S’il s’agit d’un veau né par extraction forcée, peu mobile ou avec une maladie néo-natale, sa température corporelle peut chuter très rapidement. Le veau est un homéotherme (température corporelle constante) et toute baisse de la température, même minime, doit constituer une alerte majeure. Le logement des veaux pendant les 3 premières semaines de vie demande une attention particulière de l’éleveur.

Faire son bilan reproduction pour identifier les points d’amélioration
Des indicateurs sont disponibles pour identifier les points à risque dans votre élevage : nombre de veaux nés, nombre de morts, répartition des vêlages, IVV moyen, taux de renouvellement, taux de femelles improductives… On les retrouve dans le BSE prérempli fourni par GDS Creuse ou dans Valo IPG qui vous permet de vous comparer à la moyenne départementale. Ces outils permettent un vrai pilotage de l’exploitation, en déterminant au cas par cas les objectifs et les moyens d’y parvenir. Le bilan reproduction est la première étape de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! ». Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse. Vous pouvez également consulter le dossier reproduction dans l’onglet « Boîte à outils – bovins » sur le site www.gdscreuse.fr. Rendez-vous le 10 mars à notre journée portes ouvertes pour échanger sur ce sujet et d’autres…

Le logement du veau nouveau-né
Les besoins thermiques d’un veau sont très différents de ceux d’un adulte. En présence de courants d’air ou d’humidité, la température ressentie peut être inférieure de 4° C à celle mesurée au thermomètre. Naturellement, les animaux mettent bas au printemps à une période où la météorologie est favorable. Si le choix est de faire vêler en hiver en plein air ou en stabulation ouverte, il faut s’assurer que le veau puisse trouver une zone confortable : abri couvert avec beaucoup de paille, niche collective déplaçable, case de stabulation abritée et isolée. Des solutions modulables avec du géotextile, qui coupe l’air tout en laissant passer la vapeur d’eau, peuvent être mises en place simplement et retirées lors du curage. Pour plus de renseignements, consultez la brochure « Des veaux allaitants en bonne santé : conduite d’élevage adaptée et bâtiments bien conçus » sur le site www.idele.fr

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