Novembre, mois crucial pour le revenu des éleveurs
Hasard du calendrier, le congrès de la Fédération se tient le même jour que la conférence sur les revenus agricoles.
À situation exceptionnelle, congrès exceptionnel. Pour son assemblée générale le 12 novembre à Saint-Flour, la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) a choisi d’enfoncer le clou des revendications qu’elle porte depuis plus d’un an. Pour Joël Piganiol, rapporteur du groupe de responsables qui a planché sur le rapport d’orientations de la fédération, “ce congrès s’inscrit dans la pleine continuité de la démarche initiée en 2007 avec nos propositions en faveur d’une réorientation des soutiens de la Pac (Politique agricole commune)”.
Restaurer les revenus agricoles
D’autant que pour ce jeune éleveur de Sénezergues, si le travail syndical porté par la FDSEA et les JA, en lien avec leurs homologues du grand Massif central, a permis une prise de conscience et une validation politiques sur de nécessaires mesures en faveur de l’élevage, ce sont des réponses concrètes qui font encore défaut, à l’heure des dernières discussions sur le bilan de santé de la Pac. “Le fait que le ministre Barnier se soit positionné clairement en faveur d’un soutien de l’élevage à l’herbe au sein du pilier économique de la politique européenne est une avancée majeure, ajoute l’ancien responsable JA. Reste maintenant à obtenir des actes de la part des ministres de la Commission européenne.” Des choix qui pourraient être appliqués au mieux à l’horizon 2010. D’ici là, le conseil d’administration de la FDSEA, qui a validé il y a une semaine ce rapport, estime indispensable que le gouvernement français mette en place un plan d’urgence pour permettre aux exploitants de faire face à l’érosion de leurs revenus. “Nous allons réitérer les demandes que nous martelons depuis des semaines au cours desquelles la crise s’est aggravée, indique Joël Piganiol. À savoir notamment une exonération des charges sociales et le report des annuités en fin de tableau en accordant une “année blanche” (voir ci-dessous). Les syndicalistes ne se priveront pas non plus de faire valoir auprès des représentants de l’État que “les 160 millions d’euros nécessaires pour la production ovine doivent pouvoir être mobilisés avec la même facilité que les 10 milliards que le gouvernement a su trouver pour sauver les grands opérateurs bancaires.”
Un soutien moral à la détresse
Mais le syndicat a aussi en tête de proposer un soutien à caractère social en direction des “éleveurs désorientés”, constatant un nombre d’appels croissant auprès de la fédération émanant d’agriculteurs en grande détresse. “L’idée, explique Joël Piganiol, est de mettre en place un dispositif à l’écoute des exploitants et de leur famille, qui permette également d’identifier les situations économiquement critiques.” Autre volet abordé le 12 novembre, forcément, la fièvre catarrhale ovine : “N’aurait-on pas capacité à avoir une gestion raisonnée et raisonnable de cette maladie”, interroge le rapporteur. C’est à dire à protéger le cheptel de souche ovin et bovin, la vaccination ciblée faisant partie de cette gestion sanitaire.” La FDSEA a également réfléchi à des leviers plus locaux, comme la prise en charge d’échographies des animaux reproducteurs ovins et bovins, la FCO générant une baisse de fécondité et fertilité des troupeaux. Enfin, le syndicat s’est aussi penché sur les moyens de maîtriser les charges sur les exploitations, en missionnant les services de la Chambre d’agriculture sur ce volet. À un mois et demi de l’échéance du 1er janvier 2009, la FDSEA entend aussi rappeler l’importance d’un prix du lait AOC revalorisé.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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