Mon beau sapin, corrézien !
À l’approche des fêtes de fin d’année, la SCEA de Corba, productrice de sapins de noël naturels, a ouvert ses portes pour faire découvrir son activité.
À l’approche des fêtes de fin d’année, la SCEA de Corba, productrice de sapins de noël naturels, a ouvert ses portes pour faire découvrir son activité.
Avant l’effervescence des fêtes, Claude Barret, producteur de sapins de noël à Saint-Ybard souhaitait faire découvrir son exploitation, ses arbres et la technicité qu’il met à produire sapins de Nordmann ou épicéas. C’est pourquoi, élus, voisins et clients ont été conviés à une matinée portes ouvertes le 14 novembre dernier.
D’abord double actif jusqu’en 2007, Claude plante ses premiers résineux sur un hectare environ à Sainte-Féréole, sa commune de résidence. À sa retraite, il se consacre entièrement à la culture du sapin naturel, entouré par sa famille « ponctuellement, pour donner des coups de main ». Puis est venue l’opportunité de s’agrandir avec un terrain de 10 ha situé à Saint-Ybard.
« Mon outil de tous les jours, c’est la débroussailleuse ! ». Pas d’intrants, ni herbicides, ni engrais : Claude fait le pari d’un sapin naturel, un choix dans l’air du temps et un argument supplémentaire pour une clientèle toujours plus sensible aux enjeux environnementaux. Pour cela, il fait appel à des saisonniers pour l’aider dans les opérations de coupe ou d’arrachage, de préparation et de conditionnement.
Deux espèces font l’objet de toute leur attention. D’un côté, les épicéas, les sapins traditionnels des fêtes, appréciés pour leur parfum de résine persistante. Cependant, ils présentent quelques inconvénients : leurs aiguilles tombent rapidement, et leur feuillage, plus piquant, peut rebuter certains acheteurs. De l’autre, les Nordmann, plébiscités par 80 % des clients de la SCEA Corba, car ils conservent mieux leurs aiguilles.
Ces dernières années, les épicéas font face à un autre problème : le scolyte, un insecte ravageur qui se loge sous l’écorce et fait rapidement mourir les arbres. En revanche, le Nordmann, lorsqu’il est cultivé « en station », n’est pas impacté par cet insecte.
Cette résilience renforce encore son statut de sapin préféré des fêtes de fin d’année.
De 15 cm à 10 m, tout en lenteur
En moyenne, un sapin de noël produit à Saint-Ybard mettra 9 ans (4 ans en godets et 5 ans en pleine terre) à atteindre 80 cm de haut, soit la plus petite taille commercialisée. Cette croissance lente permet à la fois le développement harmonieux de l’arbre et garantit un aspect touffu même aux petits sujets. Le choix de ne pas apporter d’engrais va dans ce sens. Si 65 % des sapins commercialisés en France proviennent de l’étranger (Pologne, Allemagne, Belgique), leurs méthodes de culture diffèrent également. En effet, ces sapins, que l’on introduit à l’intérieur nos habitations, peuvent avoir été traités avec des produits dits « ralentisseurs de croissance ». Claude vend entre 6 000 et 8 000 sapins corréziens par an, principalement à des particuliers, mais aussi à des grandes surfaces, à des jardineries, des mairies ou encore des studios de tournage d’émissions de télévision.
À près de 70 ans, Claude Barret est un hyperactif qui ne pense pas à profiter de sa retraite, même s’il commence à peiner pour les opérations les plus lourdes. « Pour la suite, j’ai quelques pistes, pourquoi pas un associé pour m’épauler pour la partie la plus physique pour commencer ». À l’instar du « roi des forêts », Claude préfère prendre son temps en ce qui concerne son avenir.