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Montbéliard
Moderniser les équipements et renouveler le troupeau

Le troupeau montbéliard progresse dans le Puy-de-Dôme mais sa conduite appelle aujourd’hui des efforts de la part les éleveurs dans l’intérêt d’une meilleure maîtrise de la production.

Problèmes de conduite d'élevage, manque de motivation des éleveurs, poids des contraintes du métier, lacunes dans l'organisation du travail : tous ces éléments additionnés montrent que l'élevage laitier Montbéliard du Puy de Dôme connaît aujourd'hui quelques difficultés. C'est du moins le message partagé par les éleveurs réunis dernièrement en assemblée générale de leur syndicat de race.
Les principaux résultats techniques, comparés notamment à ceux des départements limitrophes, désignent les points sur lesquels les producteurs puydômois doivent agir pour tendre vers une meilleure maîtrise de leur production. « En effet, comment peut-on demander de produire plus de lait si aujourd'hui on est incapable de produire les quantités suffisantes de lait par vache» interroge Jérôme Brut, président du syndicat Montbéliard.
Si le niveau de lactation des montbéliardes a progressé de 500 kg par vache sur les dix dernières années, soit en 2006 une production de 5.307kg/vache, en revanche, un gros travail reste à faire sur les vêlages dont la majorité dans le Puy de Dôme est à plus de 36 mois, « 40 % des génisses qui vêlent au-delà de 36 mois est révélateur d'une conduite mal adaptée » précise le président. Le taux de renouvellement est également un des plus faibles par rapport aux autres départements (26 % contre 27 % dans le Cantal, en Haute-Loire, dans le Rhône et la Loire).

Autre point négatif relevé : la qualité du produit
Un tiers des vaches est à près de 300 000 cellules/ml, « un phénomène alarmant qui montre les difficultés persistantes dans la conduite des élevages» lance un producteur.
Pour Guy Cassagne, directeur de l'EDE 63, il y a deux facteurs essentiels sur lesquels il faut agir: la modernisation des équipements et le renouvellement du troupeau.
« L'élevage du Puy-de-Dôme est pénalisé par le retard énorme accumulé en matière de modernisation de ses équipements par rapport à des départements comme la Haute-Loire et le Cantal» explique Guy Cassagne. Le directeur de l'EDE souligne l'existence « d'une réelle mobilisation pour inciter les producteurs à utiliser le plan de modernisation ». Il insiste également sur le fait que « l'accroissement de la taille des troupeaux n'est pas synonyme de dégradation de la production, mais que par contre il faut être en capacité d'accueillir des animaux dans de bonnes conditions ». Mieux appréhender le phénomène du travail et la surveillance du troupeau sont donc des enjeux importants autour desquels les organisations professionnelles agricoles ont choisi de mettre en place des services et de la formation.
Le renouvellement du troupeau Montbéliard est l'autre point sur lequel les producteurs doivent impérativement agir, selon Guy Cassagne. « Tant que nous ne serons pas capables d'accroître le taux de renouvellement, nous aurons des difficultés pour maîtriser la production tant en quantité qu'en qualité. Il nous faut renouveler le troupeau en l'améliorant et en conservant une qualité des génisses » insiste-t-il. « Le taux de renouvellement est trop faible dans le département. Le Livradois-Forez et l'Artense Cézallier Sancy sont les deux zones les plus touchées soit -22 % de taux de renouvellement alors que l'objectif est 30 % ! Le déficit est donc important ! »

Quelques résultats techniques
Philippe Andraud, animateur du syndicat montbéliard du Puy-de-Dôme a présenté les résultats techniques de la race.
L'effectif montbéliard continue de progresser avec près de 14 000 vaches inscrites au Contrôle laitier. Un résultat qui place le Puy-de Dôme parmi les trois plus gros départements aux côtés du Cantal (17 000) et la Haute-Loire (21 931)
Le niveau de lactation progresse également pour atteindre, en 2006, 5 307 kg, soit une augmentation de 500 kg/vache sur les 10 dernières années.
Les taux protéique (TP)ont tendance à s'améliorer : 32,6 g/l alors que les taux butyreux (TB) (38,9 g/l) fluctuent en fonction des années.
L'intervalle entre vêlages se maintient dans une moyenne de 388 jours.
La répartition des élevages selon les vêlages est la suivante : 40 % à + 36 mois, 39% entre 34 et 36 mois et 18% entre 31 et 33 mois, «une tendance qu'il faudrait inverser » indique Philippe Andraud.

 

Zoom
L'avenir de la filière laitière auvergnate

En marge de l'assemblée générale du syndicat Montbéliard, Thierry Boulleau, ingénieur SIDAM, s'est exprimé sur les perspectives d'avenir de la filière laitière du Massif central. A l'heure où l'on demande aux éleveurs de produire plus, comment faire?
« Pour répondre à cet enjeu, les producteurs ont avant tout besoin de lisibilité » indique Thierry Boulleau. Les mécanismes mis en place par les politiques au fil des années volent aujourd'hui en éclat face aux nouveaux enjeux qui se présentent à l'agriculture et aux producteurs laitiers en particulier.
Trois facteurs interviennent dans ce changement : premièrement, l'accroissement inéluctable de la demande mondiale. « La demande alimentaire sera multipliée par deux en 40 ans notamment en produits laitiers et carnés. Elle émane des pays à forte croissance économique (Brésil, Argentine, Inde...)». Deuxièmement, la réduction des surfaces pour la production alimentaire. Thierry Boulleau cite comme exemple le Brésil qui privilégie la rentabilité mondiale des productions céréalières à vocation énergétique. Troisièmement, le dérèglement climatique et l'apparition de crises sanitaires cycliques liées à ces modifications.
Dans ce contexte, les perspectives sont favorables à moyen terme pour la production laitière du Massif central et de l'Auvergne qui va devoir répondre elle aussi à une demande croissante de produits laitiers à forte valeur ajoutée. « L'Auvergne a la chance d'avoir des filières en place contrairement à d'autres régions ». Et cet avantage est conforté par une hausse du prix du lait dont on sait qu'elle devrait se poursuivre pour atteindre un prix plus élevé en 2020 de celui actuellement.
« Globalement, des marchés porteurs vont s'ouvrir mais ils seront très variables » indique Thierry Boulleau. « D'où l'importance de maintenir des outils de régulation du marché car c'est de ça dont auront besoin, demain, les producteurs laitiers de la région !». Et c'est dans ce sens que les professionnels du Massif central souhaitent faire évoluer la PAC. « Celle-ci devra évoluer vers la fin des DPU historiques, vers un soutien à l'herbe dans le 1er pilier, vers la contractualisation et une meilleure gestion des marchés »
C.R

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