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Maladie de Schmallenberg, une nouvelle vague : Faîtes remonter vos alertes

De nouveaux cas de SBV congénital sont actuellement observés. Nous proposons aux élevages confrontés à cette pathologie de nous faire remonter leurs informations pour avoir une vision plus précise de la situation.

Si vous êtes dans un élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise-bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou dans un élevage bovin dans lequel au moins 1 veau ont présenté à la naissance au moins un des signes cliniques de SBV congénital, contactez Marien Bataille.
Si vous êtes dans un élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise-bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou dans un élevage bovin dans lequel au moins 1 veau ont présenté à la naissance au moins un des signes cliniques de SBV congénital, contactez Marien Bataille.
© GDS France

En 2011, suite à des troubles de santé d’origine inconnue observés sur des vaches laitières à l’est des Pays-Bas et dans les régions limitrophes d’Allemagne, un nouvel orthobunyavirus, nommé Schmallenberg virus SBV (en référence à une ville proche des foyers, située à 80 km au sud-est de Dortmund) a été identifié. Les virus du genre orthobunyavirus sont présents en Afrique, Asie, Australie mais n’avaient jamais été détectés en Europe. Nous étions donc face à une nouvelle émergence virale.

Une émergence virale avec une forte circulation en 2011 et 2012…
La surveillance des formes congénitales du virus Schmallenberg (SBV congénital) a été initiée en France en janvier 2012 par la DGAl, dans le cadre de la plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (plateforme ESA), suite à l’alerte européenne liée à l’émergence de ce virus. Des veaux, agneaux et chevreaux malformés ont révélé des contaminations ayant eu lieu pendant la période d’activité des vecteurs (Culicoides) en été et automne 2011. La 2e saison de surveillance (01/09/2012-31/08/2013) a montré des contaminations ayant eu lieu au printemps/été/automne 2012.

… qui s’est traduite par des malformations congénitales…
Cet orthobunyavirus affecte les ruminants. L’infection aiguë se manifeste chez les adultes par une hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production, de la diarrhée. Elle provoque également dans le premier tiers de gestation des troubles de la reproduction (mortalités embryonnaires et avortements précoces) puis des animaux malformés (arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie…) (cf. illustration). En raison de la période de sensibilité du fœtus à ce virus (30e au 60e jour de gestation chez la brebis, 80e au 160e jour de gestation chez la vache), les symptômes sont observables 3 à 4 mois après la contamination chez les ovins et 5 à 6 mois après chez les bovins. Le SBV est essentiellement transmis par des insectes piqueurs.

… avec un impact de la maladie important dans certains élevages
La synthèse des enquêtes, réalisée en 2012 par le réseau des GDS avec l’appui de l’ANSES dans le cadre de la plate-forme ESA, apportait les indications suivantes :
- 16 % des brebis agnelées et 6 % des vaches vêlées ont présenté des troubles pouvant être rapportés au virus. Dans 23 % des élevages ovins et 11 % des élevages bovins, ce sont plus de 30 % des mères qui ont été concernées.
- 15 % des agneaux nés et 7 % des veaux nés ont présenté des troubles (malformations, néomortalités). Dans 19 % des élevages ovins et 13 % des élevages bovins, ce sont plus de 30 % des nouveau-nés qui ont été concernés.
- En moyenne, 12 % des brebis à « problème » sont mortes dans les 15 jours qui ont suivi la mise-bas. Parmi les brebis à « problème », 33 % des brebis ont mis bas deux agneaux ou plus dont un était normal.

Une forte diminution du nombre de foyers de 2013 à 2015
Après deux années de circulation intense (2011 et 2012), une forte diminution du nombre de foyers a été observée en 2013 et 2014 en liaison avec une forte proportion d’animaux immunisés suite aux circulations virales de 2011 et 2012. Le virus a continué à circuler à bas bruit en 2014, entraînant un faible nombre de cas cliniques de SBV congénital en 2014/2015. Les résultats de la saison 2015/2016 indiquent que le virus a continué de circuler en France en 2015, probablement sur une grande partie du territoire métropolitain.

Une reprise de la circulation en 2016 ?
Actuellement, en Creuse et dans d’autres départements, nous recevons plusieurs remontées d’éleveurs ovins indiquant la naissance d’agneaux avec des malformations congénitales pouvant être attribuées au SBV congénital en relation avec la mise à la reproduction de nouveaux animaux n’ayant pas connu l’épisode précédent, donc séronégatifs. Du fait du décalage lié à la durée de gestation entre les bovins et les ovins (cf. ci-dessus), une attente de 2 mois est nécessaire pour voir si la situation est identique pour les bovins, notamment sur les plus jeunes femelles mises à la reproduction.

Une surveillance dans le cadre de la plate‑forme ESA pour la saison 2016/2017…
Le dispositif de surveillance pour 2016/2017 est identique à celui de la saison 2015/2016. Il a pour objectif d’identifier une augmentation massive de la survenue de cas cliniques sur le territoire. Seules les formes congénitales de la maladie font l’objet d’un suivi. Depuis 2015, ce dispositif de surveillance s’appuie sur un réseau de vétérinaires sentinelles, à raison d’un vétérinaire sentinelle par (ancienne) région de France métropolitaine. Pour cette nouvelle saison, le vétérinaire « sentinelle » en charge de ce suivi par région sera si possible le même que celui de la campagne précédente afin de pouvoir suivre l’évolution du nombre de cas. Dans ce cadre, la population surveillée correspond donc aux ruminants domestiques (bovins, ovins et caprins) des clientèles des vétérinaires « sentinelles ».

… avec une veille clinique de la forme congénitale de SBV…
Les critères cliniques de SBV congénital sont les suivants : déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres (arthrogrypose), malformation de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose), anomalie du port de la tête (torticolis), raccourcissement de la mâchoire inférieure (brachygnathie) ou « grosse tête » (hydrocéphalie).
La confirmation biologique de l’infection (recherche virologique (PCR) ou sérologique sur nouveau-né) est facultative et est laissée au libre choix de l’éleveur et de son vétérinaire.

… avec l’apport des éleveurs confrontés à cette pathologie
Est considéré « élevage confronté au SBV », tout élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise-bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou tout élevage bovin dans lequel au moins 1 veau ont présenté à la naissance au moins un des signes cliniques listés ci-dessus. Afin de renforcer cette surveillance, si vous êtes dans cette situation, nous vous proposons de contacter Marien Bataille à GDS Creuse. Il remplira alors selon vos indications une fiche de commémoratifs et vous demandera une photographie permettant de visualiser la ou les malformations du produit atteint. Ces informations seront fournies à GDS France pour compléter la synthèse nationale issue du dispositif de surveillance.

Une synthèse nationale consultable sur la plate‑forme ESA
L’analyse et le traitement des données sont réalisés par GDS France, avec l’appui du groupe de suivi de la plate-forme ESA. Pour suivre l’évolution épidémiologique, vous pouvez consulter www.plateforme-esa.fr. Rappelons que le SBV congénital est considéré comme une maladie d’élevage, c’est une maladie non-réglementée sans réglementation européenne ou internationale. Nous vous tiendrons informés des évolutions, pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter.

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