Les Vingt-sept préoccupés par l'influence du Green deal
Les ministres de l'Agriculture de l'UE, réunis le 22 mars à Bruxelles, préviennent : les plans stratégiques de la Pac ne pourront pas, à eux seuls, répondre aux objectifs du Green deal. La Commission européenne est justement en train de mener une étude de l'impact de la stratégie « de la ferme à la table » sur le secteur agricole.
La plupart des ministres de l'Agriculture de l'UE réunis le 22 mars à Bruxelles ont estimé que les recommandations que leur a adressées la Commission européenne pour que les futurs plans stratégiques de la Pac répondent aux ambitions du Green deal (réduction de l'utilisation des pesticides et des engrais notamment) ne pouvaient pas leur être imposées car ces objectifs n'ont pas été adoptés formellement. Selon eux, les plans stratégiques devront uniquement être validés sur la base des règlements de la Pac pour lesquels un accord devrait être trouvé d'ici le mois de mai. « La Pac doit être alignée sur des actes législatifs contraignants, pas sur des intentions », a résumé le ministre espagnol, Luis Planas.
Sur le fond, les ministres ne remettent pas en cause les recommandations qui leur ont été transmises. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs indiqué que ces recommandations faisaient déjà partie des priorités qu'ils s'étaient fixées pour leurs plans stratégiques. Mais les Vingt-sept préviennent que la Pac ne peut pas, à elle seule, répondre aux objectifs du Green deal. « Les plans stratégiques sont une déclinaison de la Pac, pas de la stratégie de la ferme à la table », prévient le ministre français Julien Denormandie. Il a également rappelé son attachement à ce qu'un débat devant le Conseil des ministres soit « organisé avant l'adoption des plans stratégiques par la Commission afin que ce processus se fasse en toute transparence » et que chacun puisse juger de l'ambition des plans des autres États membres. Ce débat devrait se tenir au premier semestre 2022 sous présidence française du Conseil.