Les veaux ne valent plus rien
Le marché des petits veaux laitiers vers l’Espagne et l’Italie sont bloqués, c’est l’une des conséquences de la FCO.
Mardi 12 janvier, c’est à Mende que les éleveurs se sont retrouvés pour exprimer leur désarroi face à la fermeture des marchés pour les veaux laitiers. Deux mots sur le contexte : alors qu’elle avait eu tendance à se faire oublier, la FCO effectue son retour sur le devant de la scène. Si l’épidémie n’a pas connu d’évolution notable, son impact sur les éleveurs s’est alourdi au 1er janvier, les autorités espagnoles ayant annoncé qu’elles ne prolongeraient pas les conditions du protocole bilatéral encadrant l’exportation des petits veaux laitiers. Comme pour l’Italie, les veaux doivent désormais provenir de mères vaccinées pour pouvoir être exportés. Dans le département, environ 30 % du chiffre d’affaires des exploitations laitières est induit par la vente des veaux laitiers. La FFCB, fédération des commerçants en bestiaux, estime que cette fermeture est cataclysmique pour un marché déjà fortement sous pression. Toujours d’après la fédération, près de 30 % des petits veaux présentés depuis le début de l’année n’ont pas trouvé preneurs, tandis que d’autres sont restés en ferme. Les veaux laitiers ou croisés se vendent à très bas prix, faute de marché. Négocié au plus bas, certains parlent de cinq euros par animal, le niveau des cours du veau laitier a rejoint celui à l’époque de la vache folle. Du côté de la FDSEA et des JA de Lozère, « la saturation du marché entraîne une baisse inadmissible des prix. Certains veaux n’ont plus aucune valeur marchande. Le protocole sanitaire est extrêment long à mettre en place pour être en mesure d’exporter, les éleveurs n’ont pas eu le temps de vacciner les mères. » Sébastien Durand, président de la section laitière de la FDSEA résume quant à lui la situation en deux points : « La remise en marché des veaux vers l’Espagne doit se faire au plus vite. Et quand je dis vite, c’est demain. Nous devons aussi pouvoir vacciner les vaches laitières pour faire partir les veaux en Espagne et en Italie d’ici le mois de mars. » Denis Meffray, directeur de la DDSCP a évoqué la possibilité de faire sérologie et virologie pour faire partir les veaux en 40 jours. Toutefois, rien n’est fait, la faisabilité est à étudier. Le sénateur Bertrand et le député Morel-à-l’Huissier se sont tous les deux emparés du dossier petits veaux, promettant de faire remonter les doléances des éleveurs rue de Varenne. Ce marché représente entre 7 000 et 10 000 veaux par mois en France. Le Massif central est très concerné. Pour certains départements, c’est une absence de débouchés pouvant répresenter jusqu’à 1 000 veaux par mois.
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 14 janvier 2016, numéro 1342.