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Les rencontres de l’agriculture, un agréable moment de simplicité et de dialogue

Ce mercredi 24 juillet 2024, la FDSEA, comme chaque année, recevait le grand public, les agriculteurs, le préfet et les élus pour présenter, au cœur d’une exploitation, ce qu’est l’agriculture d’aujourd’hui.Les rencontres de l’agriculture, un agréable moment de simplicité et de dialogue

Ces journées créés en 2000 en pleine crise de la vache folle, permettent depuis, dans l’enthousiasme et la bonne humeur, de sensibiliser le grand public aux réalités du métier. Elles sont organisées par la FDSEA de la Corrèze avec l’aide du département, du Crédit Agricole et de la Confédération Générale de l’Agriculture.Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA s’adresse à l’assemblée nombreuse constituée de jeunes et de moins jeunes, du président de la Chambre d’agriculture, Daniel Couderc, du préfet de Corrèze, Etienne Desplanques, d’élus et d’agriculteurs : « Merci à tous d’être venus nombreux. Ces rencontres sont le moyen de découvrir de nouvelles exploitations, de discuter avec les agriculteurs et de connaître leurs problématiques, après une année 2024 particulièrement difficile ».

Rencontre au pays de Lubersac-Pompadour

Cette année, c’est à la ferme de Sébastien Prat située sur la commune de Lubersac et plus précisément à Chabanas que nous sommes conviés. Cet éleveur d’une petite cinquantaine d’années, nous accueille chaleureusement avec à ses côtés sa femme Stéphanie et son fils Jean.C’est un éleveur de bovins fier de son exploitation qui a repris à la suite de ses parents, d’abord en tant qu’associé, en 1996. Sa famille est la plus ancienne de Lubersac, en effet la famille Rambaudon est agricultrice depuis le XVIe siècle et depuis cinq générations, des éleveurs de reproducteurs.Pendant 30 ans et jusqu’à il y a 7 ans, Sébastien était arboriculteur de Golden du Limousin.

Un élevage de Limousines

Aujourd’hui il détient un cheptel de 150 bovins de race Limousine inscrits au Herd-book et qui sont pour la plupart voués à la reproduction, 95 % des vaches partent dans le schéma reproducteur. Son plaisir est de travailler avec du vivant. Il compte environ 120 vêlages par an et possède 150 hectares. Les taureaux nous défient de la tête avec leur tord-nez, les génisses curieuses passent la tête par les cornadis et se prêtent aux photos tout en continuant de manger.Sébastien parcourt les concours avec de jeunes veaux, des génisses, des vaches et des taureaux de la Corrèze jusqu’au national.Stéphanie nous confie, qu'elle aime prodiguer soins et caresses à ses bêtes.L’exploitation est autonome pour le fourrage qu’elle produit (blé, orge, maïs). Le surplus permet en le vendant d’acheter des protéines plus raffinées pour les jeunes veaux. L'objectif de Sébastien est d’obtenir également l’autonomie pour la paille.

Une succession bien entamée

Aujourd’hui sa plus grande fierté est que son fils Jean, diplômé d’un BTS agricole, s’associe avec lui en début d’année prochaine en Gaec avec en plus 20 ha de polyculture.Mais il s’inquiète aussi car la route est semée d’embûches pour un jeune qui veut reprendre la ferme familiale ! Les démarches administratives sont longues, compliquées et très coûteuses. Et puis les droits de succession sont trop lourds, la loi autorise de son vivant à faire donation à son enfant, la somme de 100 000 euros renouvelable tous les quinze ans. Il faut donc s’y prendre très longtemps à l’avance pour que l’exploitation puisse être reprise par son héritier désireux de continuer.Jean effectue des stages dans d’autres exploitations pour essayer de trouver le moyen de réduire le coût de production toujours de plus en plus élevé ! « Il est très difficile de se projeter sur plusieurs années car on ne sait jamais si l’année va être bonne » nous confie Jean. Il faut toujours racheter de nouveaux matériels, se moderniser et tout cela coûte de plus en plus cher et malgré la loi Egalim, le prix de revient pour les agriculteurs est en baisse. Les salaires sont faibles pour des semaines au minimum de 70 heures.C’est pourquoi la famille s’est tournée depuis quelques années vers l’énergie photovoltaïque, un hangar construit grâce au tiers investisseur leur permet de se libérer du poids d’un investissement lourd. Deux autres constructions sont prévues dans l’avenir. En tout 1 500 kWh « Nous sommes obligés pour nous en sortir, de compter sur la production d’énergie, alors qu’à la base nous sommes des éleveurs » ! constate Sébastien.Après ce débat suivi avec attention par le Préfet, Sébastien et Stéphanie proposent à toute la troupe de visiter leur exploitation. Trois habitations se dressent au milieu des bâtiments agricoles, souvenirs des générations passées. Contemplation des limousines, génisses et taureaux, arrêt obligatoire aux machines agricoles et enfin pause paisible en pleines prairies, où broute un troupeau.

La dégustation amicale

En remontant, nous sommes accueillis avec un buffet, vraiment le bienvenu sous ce soleil de plomb, composé de jus de pomme et d’eau et agrémenté de viande de bœuf et de veau grillé à la plancha, de cantal entre deux et de pommes. Une bonne dégustation de nos producteurs corréziens.Le préfet, le président de la Chambre et celui de la FDSEA échangent leur impression en détaillant les impératifs à prendre en compte, l’importance de la souveraineté agricole française et de la qualité française. Les anciens se retrouvent sur un banc, les voisins et agriculteurs se communiquent des nouvelles. Ce fut un bel après-midi pour célébrer l’agriculture de notre belle région ! À l’année prochaine ! 

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