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FDPL du Puy-de-Dôme
Les producteurs ne veulent plus jeter leur lait !

Sur fond de crise laitière et de chantage à la collecte par Lactalis, les agriculteurs du Puy-de-Dôme se sont fortement mobilisés du 3 au 5 juin.

Dans la nuit du 3 au 4 juin, les producteurs du Puy-de-Dôme déversaient 15 000 litres de lait devant la Préfecture
Dans la nuit du 3 au 4 juin, les producteurs du Puy-de-Dôme déversaient 15 000 litres de lait devant la Préfecture
© Auvergne Agricole

Une action éclair a mobilisé plusieurs centaines d'agriculteurs dans la nuit du 3 au 5 juin.

Nuit blanche pour le préfet du Puy-de-Dôme

Le 3 juin, alors que les négociations nationales ont lieu au ministère de l'Agriculture sur le prix du lait, les producteurs de lait livrant à Lactalis tirent la sonnette d'alarme, soutenus par leurs collègues du bassin laitier du secteur de Rochefort-Montagne. Chronique d'une action syndicale éclair.
21 h : Réunion d'urgence à Perpezat
A l'appel de la Fdpl, les coups de fils se multiplient pour rassembler plus de 120 éleveurs dans la salle des fêtes de Perpezat. La réunion est mise en place pour traiter en particulier de l'absence de collecte par Lactalis. Pascal Servier, président de la Fdpl juge que « la volonté de Lactalis est de diviser les producteurs par une rétorsion de collecte, c'est une prise en otage des producteurs !»
22 h 30 : l'action syndicale est décidée
Le Secrétaire général de l'Udsea amène les producteurs jusqu'à la Préfecture de Clermont-Ferrand. A la fois pour soutenir les représentants nationaux dans les négociations à Paris et pour dénoncer l'arrêt de collecte des producteurs de Lactalis, les éleveurs décident de rappeler les pouvoirs publics à leurs responsabilités en apportant le lait à la Préfecture. Aussitôt, ils vont remplir leurs tonnes et épandeurs. Quitte à jeter le lait, autant qu'il serve à se faire entendre...
1 h 00 : Départ du convoi
Une centaine d'éleveurs prend la direction de la préfecture avec le matériel. Ils sont rejoints sur place par leur collègues des autres secteurs.
2 h 30 : Arrivée à la Préfecture
Après une entrée tonitruante dans les rues de Clermont-Ferrand, les épandeurs se mettent en action et déversent 15 000 li-tres de lait devant la Préfecture, sous le regard des médias. Entre-temps, un accord interprofessionnel est finalisé au ministère à un prix de base moyen de 280 €/1000 litres pour l'année 2009. Les éleveurs manifestent leur insatisfaction au regard de leurs charges d'exploitation et de la perte de revenu.

L'étau se resserre autour de Clermont-Ferrand

Heume-l'Eglise - 11 h 00 le 4 juin.
Une centaine de producteurs se rassemble pour constater que la situation n'a pas évolué. L'arrêt illégal de la collecte par Lactalis se poursuit. Ils décident avec l'appui de la Fdpl, de l'Udsea et des JA de lancer un ultimatum jusqu'à 17 h à la Préfecture pour que la collecte reprenne dans la soirée, si nécessaire par réquisition. «Trop de lait a dû être jeté », selon les producteurs. Pour faire pression, les tracteurs stationnent aux abords des principaux axes routiers irrigants la capitale auvergnate.
17 h 00.
En l'absence de réponse de la part des pouvoirs publics et du Groupe Lactalis, le mouvement s'intensifie avec des barrages filtrants à Manzat, Issoire et Montcheneix. Les agriculteurs solidaires des livreurs de Lactalis se joignent au mouvement.
18 h à 20 h 30.
La grogne monte et l'étau se resserre autour de Clermont-Ferrand. A l'heure des sorties de bureaux, des barrages bloquants se rapprochent et s'installent aux ronds-points de Vulcania puis à Orcines, Riom nord et du Crest, près de Saint-Amant-Tallende, ainsi qu'aux Quatre routes à Nébouzat. La tension monte au fil des heures, face aux automobilistes
Clermont-Ferrand - 21 h.
Le président de l'Udsea, Patrick Trillon, est convoqué à la Préfecture. Le Préfet du Puy-de-Dôme lui fait savoir qu'il prend un Arrêté préfectoral pour réquisitionner les camions de collecte de Lactalis et d'autres entreprises pour assurer la collecte des producteurs.
23 h : Les barrages sont levés.

 

Mobilisation générale pour la vérité des marges

Au nom du pouvoir d'achat, le gouvernement a fait voter une Loi de Modernisation Economique (LME) donnant à la distribution un pouvoir de négociation accru.
La FNSEA et les JA ont exigé et obtenu un observatoire des marges pour amener la transparence dans les relations commerciales mais ce dispositif peine à fonctionner.

Aussi, la FNSEA et les JA appellent tous les agriculteurs, toutes productions confondues, à une action de mobilisation nationale envers les GMS en organisant :

Le blocage des centrales d'achat sur tout le territoire à partir du jeudi 11 juin
La FNSEA et les JA demandent :

- Que le gouvernement fasse appliquer la loi et fasse réellement « le gendarme » dans les relations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs.
- Que la DGCCRF procède sur tout le territoire à des enquêtes dans les magasins, les plateformes pour connaître la vérité sur les marges.
- Un encadrement des marges qui permette à chaque maillon de la filière de vivre de son activité économique.

Les agriculteurs du département du Puy-de-Dôme, toutes productions confondues, qui souhaitent participer à cette action peuvent prendre contact avec l'UDSEA et les JA.

 

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