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Les JA demandent un plan de sauvetage

Ambiance plus que jamais morose chez les Jeunes agriculteurs, qui peinent à voir le bout du tunnel.

Pour Julien Fau, l’ensemble des activités économiques du Cantal risque de souffrir de la crise de l’élevage.
Pour Julien Fau, l’ensemble des activités économiques du Cantal risque de souffrir de la crise de l’élevage.
© P. O.

C’est avec la même inquiétude pour l’avenir des jeunes éleveurs qu’il y a un mois (voir notre édition du 12 juillet) que Julien Fau, président des JA du Cantal, décrit le scénario catastrophe dans lequel pourrait sombrer le Cantal faute d’un soutien rapide. “60 % des agriculteurs de ce département sont mal à cette heure et pour les 40 % restants, cela pourrait vite arriver”, affirme le jeune syndicaliste. Et de fustiger : “Le préfet et le ministre de l’Agriculture se veulent rassurants en évoquant l’importance de notre mission première : nourrir la planète. Mais si rien n’est fait rapidement, les éleveurs ne seront plus là pour relever ce noble défi”.

“Bercy pilote l’agriculture”

Les Jeunes agriculteurs ne voient donc d’autre issue que celle d’un véritable plan de sauvetage du secteur animal “pour passer le cap actuel” en attendant de nouvelles orientations de la politique européenne. Un plan de sauvetage et non de reconversion, qu’ils attendent de pied ferme pour l’automne à l’issue d’une conférence sur les revenus programmée par le gouvernement. Alors, pour “aider” le ministre de l’Agriculture à décrocher de Bercy ces soutiens, la manifestation interrégionale planifiée le 16 septembre prochain à Clermont-Ferrand leur paraît être la seule solution. “Il n’y a actuellement aucune gestion politique à long terme, toutes les décisions prises en matière agricole par l’État se résument à un pilotage financier”, reproche le président. Il illustre l’affirmation par un “gel” budgétaire d’une partie de l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps permanents) qu’aurait décrété le ministère des Finances pour 2008. De quoi plomber un peu plus selon lui les trésoreries des éleveurs, plus à même de faire vivre une famille. Mais Julien Fau ne voudrait pas qu’on réduise la crise de l’élevage cantalien au problème d’une corporation : “L’élevage est le moteur du Cantal, tous les emplois y sont liés plus ou moins directement. Si on veut en faire une terre de retraités, il faut le dire clairement”.

Installation sous conditions

Amortir la hausse des charges, aider les producteurs à reporter ces coûts accrus sur le prix de leurs produits, apporter un soutien aux trésoreries, voilà pour les JA les priorités que doivent poursuivre les pouvoirs publics. “Sans cela, ça ne sert à rien de continuer à installer des agriculteurs sur nos territoires. Il n’y aucune lisibilité pour eux même à trois mois”, enchaîne Julien Fau qui n’oublie pas que, pourtant, l’installation a toujours été promue par sa structure. Et si les JA ont beaucoup oeuvré ces dernières années pour rendre “vivable” le métier d’agriculteur, la question de la viabilité économique des installations revient avec force au devant des enjeux de la profession. “Ceux qui s’en sortent mieux aujourd’hui sont ceux qui n’ont pas investi, qui ne se sont pas mis aux normes, estime le responsable syndical. Malheureusement pour eux, ce sont aussi ceux-là qui vont être les premiers mis en danger par les exigences réglementaires”. Le responsable des JA résume clairement sa vision des choses : “Nous avons besoin d’une agriculture économiquement rentable, pas d’une activité philosophique.” D’ailleurs il ne comprendrait pas que ses homologues, comme les élus et acteurs du territoire cantalien, restent chez eux le 16 septembre prochain.

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