Les éleveurs apportent leurs curons de laine
Les 29 et 30 juillet, la FDO organisait une collecte de laine sur 5 sites du département. Les éleveurs attendaient leur tour pour poser leurs curons de laine sur la bascule de la société Laroue, qui achète la laine.
Les 29 et 30 juillet, les éleveurs ovins du département avaient rendez-vous sur 5 sites (Yssingeaux, Landos, St Paulien, Mazeyrat d’Allier, Brioude) pour apporter leur laine à la société Laroue/Lavage de laine basée à Mazamet dans le Tarn et à Souvigny dans l’Allier.
À Yssingeaux, les éleveurs attendaient leur tour avec leurs remorques et leurs véhicules chargés de curons de laine fraîchement tondue.
Pesée et paiement de la laine
Sur place, Eric Rouanet, PDG de la Société Laroue/Lavage de laine, assurait la pesée des ballots de laine et payait les éleveurs en fonction de la quantité apportée et de la couleur de la laine. En effet, la laine blanche émanant des BMC et la noire recueillie sur des Noires du Velay n’ont pas tout à fait la même valeur. “La laine BMC est payée 0,40 cts d’€ par kg* contre 0,50 cts d’€ pour la Noire du Velay. Ce différentiel de prix s’explique par le fait que la laine Noire du Velay est plus fine et ne contient aucune matière blanche ; ce coloris dénommé “burel” ne nécessite pas de teinture. Notons que la laine Noire du Velay est très utilisée dans la confection de tissus d’ameublement” explique Eric Rouanet.
Certes il y a un léger différentiel de prix entre ces deux laines mais surtout, ce qui coince un peu chez les éleveurs, c’est le très bas prix de rachat de la laine !
Jacques Mounier élève 170 brebis Noires du Velay et 30 vaches laitières pour la production de veaux gras sur 50 ha à Raucoules. Cet éleveur qui participe à la collecte de laine depuis 1991 regrette que la laine soit si peu payée : “Je fais appel à un tondeur professionnel qui me facture 1,80€ par brebis tondue. Le prix de la laine ne permet même pas de couvrir le coût de la tonte !”. Malgré tout, Jacques Mounier est satisfait qu’une collecte de laine soit organisée chaque année car “cela permet de se débarrasser de notre laine. Elle est volumineuse et n’a pas d’utilité spécifique sur la ferme ; la laine ne brûle pas et se décompose très mal. Et puis cela nous dédommage un peu. En plus, je suis content de voir que la laine est utilisée par la suite”.
Effondrement du prix de la laine croisée
Revenons avec le PDG de la société Laroue sur l’évolution récente du prix de la laine : “En 2016, le prix de la laine croisée (non destinée à l’habillement) a fortement baissé en raison d’un effondrement de la demande au niveau mondial, dans le domaine du tissu d’ameublement et des matelas. Les importants stocks de laine de la Nouvelle Zélande ont également contribué à faire chuter les prix. Depuis 2015, le prix de la laine croisée a été divisé par deux tandis que le prix de la laine destinée à l’habillement a été multiplié par deux”.
La laine collectée en Haute-Loire sera ensuite triée et lavée, voire carbonisée, avant d’être acheminée vers les débouchés de la Société Laroue (voir encadré).
* sachant qu’une brebis permet de recueillir 1,2 kg de laine en moyenne