Communauté de communes du Haut-Pays Marchois
Les besoins gérontologiques à la loupe
La Mutualité sociale agricole du Limousin a présenté les résultats de l'étude menée auprès de 300 personnes âgées de 70 ans et plus.
La MSA du Limousin, avec l'appui de MSA Services, a présenté aux élus de la communauté de communes du Haut-Pays Marchois réunis dernièrement à Mérinchal ainsi qu'à la vingtaine de bénévoles qui ont œuvré sur le terrain à la réalisation des questionnaires et au conseil général, les résultats de l'étude menée auprès de 300 personnes âgées de 70 ans et plus (soit 45 % de la population de cette tranche d'âge).
L'objectif de cette étude était de proposer aux élus des éléments de réflexion afin d'améliorer l'offre gérontologique sur leur secteur, en tenant compte des besoins et attentes des personnes âgées mais aussi de leurs possibilités contributives.
L'enquête réalisée auprès de 302 personnes âgées de 70 à 90 ans résidant à domicile sur les communes volontaires pour participer à l'étude a permis de mettre en lumière des éléments significatifs sur les conditions de vie des personnes âgées en zone rurale.
Ressources souvent faibles mais une bonne santé
19 % des personnes seules et 3 % des couples vivent avec moins de 645 euros mensuels et 44 % des personnes interrogées n'ont pas de retraite complémentaire.
Concernant le logement et le lien social : 7 personnes sur 10 sont propriétaires et la grande majorité sont originaires de Creuse ou vivent sur la zone depuis plus de 20 ans. 84 % ont des enfants mais 2 personnes sur 5 n'ont pas la possibilité de se rendre dans leur famille à pied ou en voiture même si celle-ci réside à proximité.
En revanche, 8 personnes sur 10 s'estiment en bonne santé et 62 % voient le médecin moins d'une fois par mois.
7 personnes sur 10 sont totalement autonomes ou en faible perte d'autonomie.
Une volonté de rester « au pays » avec des services de proximité
Le quart des personnes interrogées présente les signes d'une fragilisation due à l'isolement affectif, social ou géographique. 17 % se sentent en insécurité face aux risques domestiques, 48 % craignent la chute.
Si 59 % déclarent ne pas avoir besoin d'aide dans leurs activités quotidiennes, 24 % en revanche apparaissent en situation de dépendance modérée ou lourde. 96 % des personnes souhaitent rester sur une des communes du territoire d'enquête en cas d'une perte d'autonomie qui les obligerait à changer de logement et 81 % accepteraient d'entrer en structure d'hébergement avec une nette préférence pour une petite unité de vie.
Mais les services à domicile gardent les préférences en particulier l'aide ménagère, les soins médicaux, la téléassistance, la possibilité d'un hébergement temporaire suite à une hospitalisation et le portage des repas.
Enfin, une personne sur trois est intéressée par le développement d'activités de loisirs et la moitié souhaite la mise en place d'ateliers de prévention santé.
Vers la création d’une petite unité de vie ?
Le concept de Maison d’accueil rurale pour personnes âgées (Marpa) présente plusieurs avantages : il rompt l'isolement, répond au besoin de sécurisation, prend en compte le projet de vie du résident, assure une coordination avec les professionnels de santé, permet de participer à des activités et offre la possibilité d'un hébergement temporaire
Au vu des résultats de l'enquête, 27 personnes seraient immédiatement concernées.
Le coût mensuel émerge toutefois en point de vigilance compte tenu des ressources moyennes révélées par l'enquête, et ce malgré la possibilité de l'aide personnalisée au logement (APL). En outre, la Marpa n'est pas une structure médicalisée ; elle ne peut donc prendre en charge la dépendance modérée ou lourde.
Le Conseil général, partenaire de l'étude, a ouvert dans son schéma gérontologique la voie à une expérimentation sur le canton de Crocq. Après une réflexion en concertation avec tous les acteurs du territoire du Haut-Pays Marchois, les élus trancheront.