Les atouts cachés de la production porcine en Auvergne
En partenariat avec la Capp et les Jeunes agriculteurs, Benoît Julhes et son père ont ouvert les portes de leur atelier porcin et montré que s’installer en porcs n’était pas utopique.
Une soixantaine de lycéens ou stagiaires de maisons familiales a suivi les explications exhaustives de Benoît Julhes : du plan d’épandage, au fonctionnement de la “machine à soupe”, au sevrage des porcelets...
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La production porcine, il y a ceux qui en parlent - pas toujours en bien ni en connaissance de cause - et ceux qui veulent en vivre. Benoît Julhes fait partie de ces derniers, de ces jeunes - rares - qui, en Auvergne, ont préféré la diversification à l’agrandissement pour s’installer. Mais qui ont aussi tiré les leçons d’épisodes mouvementés d’un passé récent pour mettre toutes les chances de réussite et d’acceptation sociétale de leurs côtés. Mercredi, sur les hauteurs du plateau de Badailhac, à 950 m d’altitude, le jeune éleveur de 28 ans et la Capp, la coopérative de producteurs de porcs du groupe Altitude, ont apporté une nouvelle pierre à l’entreprise de communication initiée par Benoît autour de cette production accusée de bien des maux.
Un coût qui s’est élevé à 650 000 € HT (réalisé en auto-construction hormis la charpente et la machine à soupe) pour l’intégralité du bâtiment de l’atelier de naissage, post-sevrage et engraissement. “C’est le seul investissement de mon installation, a souligné Benoît Julhes. Ça peut paraître colossal mais ramené au kilo carcasse de porc vendu, ça ne représente plus que 0,227 €, soit moins de 14 % de mon coût de production évalué à 1,65 €/kg carcasse”. Un atelier de dimensions sommes toutes normales et en tous cas nécessaires pour être aujourd’hui compétitif, comme l’ont souligné les responsables de la Capp et du groupe Altitude. Et de compétitivité et performances, la production porcine en est parfaitement capable en Auvergne, a témoigné Laurent Bar, naisseur-engraisseur et multiplicateur (qui fournit au Gaec Julhes les doses pour l’insémination). Installé en 2007 en Haute-Loire avec une structure quasi identique à celle de l’éleveur de Badailhac, il a montré, chiffres à l’appui, que même avec un niveau quasi record des charges d’aliments, on peut dégager un revenu net positif : 52 000 € en 2010, 34 200 € en 2011 et 78 700 € escomptés pour 2012. “Il faudrait qu’on arrive à dédramatiser certaines choses concernant la création de ce type d’atelier, estime Laurent Bar. Il faut aussi prendre en compte les atouts cachés de cette production.” Un leitmotiv que se sont employés à délivrer de concert mercredi la Capp et les Jeunes agriculteurs : “Ça fait plaisir de voir des jeunes qui s’installent différemment, sans aller courir au foncier très cher”, a ainsi réagi Benoît Aurières, président des JA.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Lisier de porc : de l’effluent à l’amendement économique
En ouvrant les portes de son atelier porcin en voie de finalisation et qui a accueilli ses premières truies en mai, Benoît Julhes et ses partenaires ont voulu adresser un double message : oui la production porcine génère des effluents, mais parfaitement valorisables en amendement naturel sur les prairies alentour ; oui s’installer avec des porcs dans le Cantal requiert un parcours administratif long et un investissement en bâtiment coûteux, mais ce sont des conditions sine qua non pour bien asseoir son projet, s’assurer des résultats technico-économiques et un revenu satisfaisants. Un projet que Benoît Julhes a résumé en trois chiffres aux nombreux participants à cette journée, des agriculteurs du village et des communes voisines en matinée, des élèves de lycées agricoles ou maisons familiales, élus et partenaires l’après-midi : 4 ans, 650 000 euros et 115 truies. “Entre les premières ébauches chiffrées et les premières rentrées d’argent en mai 2013, il se sera écoulé quatre ans”, explique le producteur, associé en Gaec avec son père, Jean-Louis, dont l’exploitation bovine allaitante ne permettait pas en l’état une installation. Enquête administrative, enquête publique avec rédaction d’une étude d’impacts... : “On s’est soumis à ces formalités qui, au final, nous ont permis de nous poser tout un tas de questions”, a positivé le jeune agriculteur sans occulter la pression morale de telles démarches. Et avec le souci de prévenir tout effet sur le milieu, le Gaec a pris le maximum de précautions : sur 780 ha prévus dans le plan d’épandage, 10 % des surfaces ont été exclues dans ce secteur riche en captages d’eau. Cette valorisation des effluents du Gaec va ainsi générer pour ce dernier et quatre autres élevages voisins une économie de 3 000 euros annuels en se substituant à des achats d’engrais minéraux. Le producteur a également suivi les recommandations du CAUE en termes d’insertion paysagère avec un bâtiment orienté en fonction des courbes de niveau, près d’une rangée d’arbres... “Ça représente un coût mais pas démesuré”, a encore un fois tempéré Benoît Julhes.“Pas une usine à cochons”
Un coût qui s’est élevé à 650 000 € HT (réalisé en auto-construction hormis la charpente et la machine à soupe) pour l’intégralité du bâtiment de l’atelier de naissage, post-sevrage et engraissement. “C’est le seul investissement de mon installation, a souligné Benoît Julhes. Ça peut paraître colossal mais ramené au kilo carcasse de porc vendu, ça ne représente plus que 0,227 €, soit moins de 14 % de mon coût de production évalué à 1,65 €/kg carcasse”. Un atelier de dimensions sommes toutes normales et en tous cas nécessaires pour être aujourd’hui compétitif, comme l’ont souligné les responsables de la Capp et du groupe Altitude. Et de compétitivité et performances, la production porcine en est parfaitement capable en Auvergne, a témoigné Laurent Bar, naisseur-engraisseur et multiplicateur (qui fournit au Gaec Julhes les doses pour l’insémination). Installé en 2007 en Haute-Loire avec une structure quasi identique à celle de l’éleveur de Badailhac, il a montré, chiffres à l’appui, que même avec un niveau quasi record des charges d’aliments, on peut dégager un revenu net positif : 52 000 € en 2010, 34 200 € en 2011 et 78 700 € escomptés pour 2012. “Il faudrait qu’on arrive à dédramatiser certaines choses concernant la création de ce type d’atelier, estime Laurent Bar. Il faut aussi prendre en compte les atouts cachés de cette production.” Un leitmotiv que se sont employés à délivrer de concert mercredi la Capp et les Jeunes agriculteurs : “Ça fait plaisir de voir des jeunes qui s’installent différemment, sans aller courir au foncier très cher”, a ainsi réagi Benoît Aurières, président des JA.
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