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Les agriculteurs sont toujours debout !

© CD

L’appel à mobilisation du 7 juin 2016 de la FNSEA a été entendu et relayé par la FDSEA de la Creuse à l’initiative de la Commission des Agricultrices. En effet, une délégation d’agricultrices, ac­com­pa­gnée de la Section des Anciens Exploitants, a rencontré M. Chopin, Préfet de la Creuse ainsi que M. Boulet, directeur de la DDT.
Le but de cette rencontre était bien de sensibiliser et de faire prendre conscience aux représentants de l’État de la gravité de la crise et surtout de ses conséquences trop souvent dramatiques.
Pascale Durudaud, présidente de la Commission des Agricultrices et vice-présidente de la FDSEA explique que « depuis un an, les prix ne cessent de chuter. On a perdu entre 0,60 et 0,70 euro par kilo, ce qui équivaut à un manque à gagner de 400 euros par bête. On ne peut pas s’en sortir ! » Signe indéniable que la crise dure encore et encore. Les actifs la subisse jour après jour, mais les retraités agricoles ne sont pas en reste. En effet, avec « une retraite moyenne de 680 euros mensuelle, la précarité s’est installée » souligne Gérard Laverdan (le seuil de pauvreté s’élève à 977 euros).
M. le Préfet est bien conscient de la situation et sait que « les situations personnelles ne sont pas faciles et que l’accumulation de tout depuis un an est difficilement supportable ».
L’inquiétude est d’autant plus grande que toutes les filières (bovines, laitières, porcines) sont touchées. Jeannette Meerman, productrice de lait en a fourni la preuve : Pour fabriquer un fromage de 250 g, il faut 1,7 l de lait vendu à 0,26 euro le litre. Cela fait donc une vente au producteur de 0,44 euro. Le prix de vente en grande surface est de 2,20 euros ! Il y a 1,80 euro d’écart, à qui profite-t-il ?
Les producteurs sont mis à mal ! « Nous sommes la seule profession à ne pas pouvoir déterminer notre prix de vente, nous vendons à perte, ce qui pourtant, est interdit en France dans les autres secteurs d’activité » ajoute Pascale Durudaud.
La cacophonie de la mise en place de la nouvelle PAC n’arrange pas les choses, bien au contraire. Le non-paiement des aides entraîne les exploitations vers le fond. Si ça continue, le glas de la profession va bientôt sonner.
Mais alors, comment redorer le blason de la profession ?
« En premier lieu, c’est indéniable, il faut agir sur les prix. Il faut inverser le processus et que ce soient vous, agriculteurs, qui définissiez le prix de vente de votre produit », a reconnu volontiers M. Chopin.
Concernant le versement des aides, le directeur de la DDT a déroulé avec précaution le calendrier délivré par le Ministère. Le paiement du solde de la PAC 2015 sera effectué le 10 septembre 2016. Quant à la PAC 2016, une ATR de 90 % sera effectuée le 15 octobre 2016. « La volonté de respecter ce calendrier est bien présente, mais il existe toujours des cas particuliers pour lesquels le paiement pourrait intervenir plus tard » explique M. Boulet. En ce qui concerne les exploitations en redressement judiciaire, elles pourront prétendre, elles aussi, à l’ATR de la PAC. « C’est un point important qui a été obtenu par la force du collectif » rappelle M. le Préfet.
Revaloriser notre agriculture passe aussi (et surtout) par l’image qu’elle renvoie au consommateur. Inutile de dire que celle-ci est loin d’être représentative. « Là, il faut entrer dans l’action. C’est à vous, agriculteurs, de vanter les mérites de votre beau métier. Qui peut le faire mieux que vous ? » insiste M. le Préfet.
Le travail à faire reste entier, mais il existe bel et bien de nouvelles pistes à explorer, comme commencer à remettre à l’honneur le métier d’exploitant agricole par exemple.

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