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Les agriculteurs réclament des actes et davantage de considération

Les agriculteurs maintiennent la pression sur le Gouvernement afin que les promesses se transforment en actes concrets et redonnent ainsi toute sa légitimité à l’agriculture française.

«On veut vous nourrir, pas mourir», «France veux-tu encore de tes paysans ?», «L’agriculture : enfant on en rêve, adulte on en crève»... autant de messages affichés sur les tracteurs et qui traduisent l’inquiétude et l’émotion des agriculteurs.
«On veut vous nourrir, pas mourir», «France veux-tu encore de tes paysans ?», «L’agriculture : enfant on en rêve, adulte on en crève»... autant de messages affichés sur les tracteurs et qui traduisent l’inquiétude et l’émotion des agriculteurs.
© M.C.

Ce 27 novembre, à l’appel de la FNSEA et JA, les agriculteurs français ont été une nouvelle fois appelés à se rassembler pour défendre leur métier. Déjà dans la rue il y a un mois, ils ont de nouveau quitté leurs fermes pour défendre leur profession. Dans le Puy-de-Dôme, plus de 100 agriculteurs de la région Auvergne ont investi le péage de Gerzat avec la ferme intention de bloquer l’accès à l’autoroute. Dès 10h30, «armés» de leurs tracteurs, ils ont une nouvelle fois montré leur colère et leur désarroi. «C’est malheureux de devoir être obligés de bloquer des routes pour se faire entendre !» témoigne cet éleveur de vaches allaitantes qui se dit «acculé par la  pression sans cesse grandissante» de la société et des politiques, amplifiée par les aléas climatiques. Sécheresse, neige, inondations… en effet, le territoire des volcans n’a pas été épargné cette année. Dans le cortège, bon nombre d’éleveurs ont été contraints d’acheter des fourrages et de décapitaliser leur cheptel dans l’espoir de «passer un hiver convenable». Si «les bêtes seront au chaud et bien nourries, c’est moins sûr pour nous» assure cet autre éleveur qui a fait une croix sur son revenu pour les prochains mois. Les céréaliers ne sont pas en reste. Les récoltes catastrophiques en plaines de Limagne et d’Allier, et la fermeture en fin d’année de la Sucrerie de Bourdon n’aident pas les trésoreries à se renflouer. «C’est un coup dur pour nous (ndlr la fin de Bourdon) qui vient s’ajouter à la surtransposition des normes, contrain-tes et freins qu’on nous impose pour faire correctement notre métier ; sans compter le dénigrement de notre profession de la part d’une frange de la population dont les agissements sont d’une rare violence» s’insurge ce producteur de la Limagne. «Aujourd'hui, on a le sentiment que quoique nous fassions, c'est mal (…) Et nous n’avons plus de visibilité sur l’avenir de notre métier...».

Acte 2 à Clermont-FerrandDe ce deuxième coup de semonce, tous attendent des actes concrets de la part du Gouvernement. C’est donc tout naturellement que mercredi, le convoi d’une vingtaine de tracteurs a gagné dans l’après-midi les locaux de la DRAAF à Lempdes. Les revendications sont claires : une baisse de la pression fiscale et administrative, le refus des ZNT à tout va, au profit du dialogue et des recommandations scientifiques.  «L’État doit soutenir les filières au lieu d’investir son énergie à mettre en place de nouvelles distorsions à travers des accords commerciaux de libre-échange (CETA, Mercosur) totalement déséquilibrés et qui plombent nos exploitations» affirme David Chauve, président de la FNSEA 63. Car pour les agriculteurs, ces accords posent «problème», notamment du point de vue du respect des normes sanitaires et environnementales.Du côté de Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme, leur président Baptiste Arnaud, réclame l’application de la loi EGalim. «Les résultats se font attendre, et à défaut d’avoir plus de prix les agriculteurs ont surtout plus de charges !» dénonce-t-il.  «Certains acteurs ont une réelle volonté d'aller dans le sens des agriculteurs, mais cette loi n'est pas contraignante. Donc certaines enseignes de la grande distribution et industries de l'agroalimentaire continuent à ne pas jouer le jeu». Le ministre de l'Agriculture l'a pourtant dit lui-même, au sujet de la rémunération des agriculteurs : «Le compte n'y est pas !». Et Baptiste Arnaud de souligner : « Nous avons besoin d'entendre que l'exécutif nous soutient, qu'il a une vision, un projet pour l'agriculture française, non pas juste des mesures à court terme ».

Des promesses et des actesLes agriculteurs s’impatientent donc de voir enfin éclore ces actes qui viendront soutenir et renforcer la légitimité de cette agriculture  qualifiée par Emmanuel Macron d’«une des plus exigeantes du monde». Le président de la République a réaffirmé son soutien à la profession le 22 octobre dernier à Mayotte, en faisant part de sa «compréhension» à l’égard des agriculteurs accablés par «la pression subie». Il a également «condamné fermement» toutes les attaques dont ils sont victimes. « Notre agriculture est importante en hexagone comme dans le territoire ultramarin. Matin, midi et soir, nous en avons besoin, donc défendons là !» Des mots forts qui résonnent encore chez les agriculteurs… Mais la profession veut maintenant voir des actes ! Arnaud Gaillot, secrétaire général de Jeunes Agriculteurs va jusqu’à donner un coup d’envoi : «à partir de ce 27 novembre, nous demandons aux opérateurs (transformateurs et distri- buteurs en premier chef) de respecter les agriculteurs dans les négociations commerciales. Les indicateurs de prix sont établis et connus de tous. Faisons-les respecter !» Une posture partagée par Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. «Le Président veut défendre notre agriculture ? Sa défense passe clairement par l’amélioration de son revenu et de nos conditions de travail. Le prix ne se décrète pas, il se construit !» conclut-il.

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