Les agriculteurs protestent contre “une coquille de noix”
JA et FDSEA ont perturbé la collecte de lait pour protester contre la baisse leurs payes
Dans la droite ligne de la consigne lancée la semaine dernière par la Fédération nationale des producteurs de lait et la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la FDSEA du Cantal ont engagé toute une série d’opérations visant à perturber la collecte de lait. En deux jours, une soixantaine de camions ont ainsi été bloqués dans le département. Lundi, les agriculteurs ouvraient le bal à Valuéjols. Postés sur la place du bourg, à l’affût du premier camion de lait, une trentaine d’entre eux, des cantons de Saint-Flour sud, nord et Murat, bien organisés, étaient dès 20 h 30 sur le pied de guerre. Après avoir attendu une bonne heure sans le moindre camion et suspectant leur opération éventée par les transformateurs, le groupe se scindait en deux, les uns continuant la veille à Valuéjols, les autres décidant de se rendre à Chambernon afin d’intercepter un camion de la société Dischamp et de l’immobiliser. À Saint-Mamet, au siège des Fromageries occitanes, 3 A, une opération de blocage était même organisée toute la journée de mercredi. D’autres actions étaient prévues durant toute la semaine.
"Nous ne lâcherons pas"
"Nous ne lâcherons pas. La situation est grave. Ce n’est pas par plaisir que nous sommes là. Nous avons touché le fond" expliquaient les agriculteurs réunis lundi soir sur le site de 3 A à Saint-Flour pour en bloquer l’entrée aux camions de lait, obéissant ainsi au mot d’ordre national de la FNPL, décliné à l’échelle départementale afin de viser les entreprises de transformation. Des actions qui font suite à celles menées auprès des GMS, à la mi-novembre. Les mois à venir sont en effet cruciaux pour les producteurs laitiers qui pointent du doigt le plan d’urgence proposé par le ministre, le définissant comme "une coquille de noix". "C’est notre mort s’il n’y a plus de politique de quotas" ajoutaient-ils, revenant sur ce qui avait mis le feu aux poudres c’est-à-dire, d’une part leur salaire amputé de 30 euros pour 1 000 litres de lait pour le dernier trimestre 2008, et 27 euros, toujours pour 1 000 litres, dont ils n’ont pas vu la couleur, les accords avec leurs entreprises ayant volé en éclats de par la suppression de la grille Criel. "Nous envoyons une facture de 27 euros aux entreprises, mais c’est bien sûr symbolique" déploraient-ils, promettant que "le mouvement va se durcir si rien ne se passe". Lundi soir, une cinquantaine de manifestants avaient bloqué quatre camions : deux à Saint-Flour, un à Valuéjols et un autre à Chambernon, provenant de trois entreprises différentes. Pneus dégonflés, inscriptions sur les véhicules, feux de pneus devant 3 A Saint-Flour assiégé une partie de la nuit, ils entendaient ainsi bloquer la collecte jusqu’à mercredi, voire au-delà, et durcir leur mouvement si aucun accord national n’était trouvé. Les agriculteurs des JA et de la FDSEA restent particulièrement attentifs au Conseil exceptionnel sur l’élevage laitier programmé jeudi à Paris et dont l’issue était ce même jour attendue pour décider de la suite du mouvement.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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