L’engagement, pierre angulaire du réseau
Les 9 et 10 avril prochains, les Jeunes agriculteurs d’Auvergne Rhône-Alpes se retrouveront à Vichy dans l’Allier pour échanger sur l’engagement syndical, prérequis indispensable à la vie du réseau, selon Jérémy Giroud, secrétaire général des JA Aura.
Vous êtes agriculteur dans le Rhône, installé depuis 2012 en production viticole en GFA avec vos parents. Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans le syndicalisme ?
C’est venu assez naturellement. Je me suis engagé au sein de mon canton, de mon département, puis de ma région. Ma motivation est liée à la conviction que pour agir, faire évoluer nos métiers, avoir un minimum de prise sur l’environnement dans lequel nous évoluons, et pour favoriser le renouvellement des générations… il faut que des agriculteurs s’investissent. À ce titre, Jeunes Agriculteurs est une formidable école de formation de futurs responsables agricoles.
Votre université d’hiver régionale et votre assemblée générale, organisées à Vichy les 9 et 10 avril seront consacrées justement à l’engagement syndical. En quoi cet engagement est-il moins évident aujourd’hui qu’il ne l’était hier ?
Le monde agricole s’est complexifié. Mais c’est justement parce qu’il s’est complexifié que nous avons besoin de responsables syndicaux qui maîtrisent les dossiers. Parallèlement, sur les exploitations, le travail est de plus en plus pointu, technique, et la polyvalence est quotidienne. Les exploitants ont donc plus de réticence à prendre d’autres responsabilités. Si au niveau départemental, nous n’avons pas de difficultés à « recruter » des responsables, les choses se compliquent lorsqu’on passe à l’échelon régional et national. La région effraie les jeunes, parce qu’elle est grande. C’est d’ailleurs, ce qui nous a motivé à organiser régulièrement une université d’hiver, pour que tous les départements se croisent au moins une fois par an. Nous sommes convaincus qu’à terme, l’échelon régional va avoir un rôle central. Au niveau de JA Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons été les pionniers à nous regrouper. Aujourd’hui, les choses se passent bien. Pour que cela continue, nous avons besoin d’assurer la relève.
Comment favoriser l’investissement des jeunes dans le réseau ?
C’est d’abord leur dire, que c’est enrichissant de s’ouvrir aux autres. Personnellement, il y a des choses que j’ai faite que je n’aurais jamais fait si je ne m’étais pas engagé, des territoires que j’ai découvert, des personnes que j’ai rencontrées… Ce message nous devrions probablement le porter davantage auprès des élèves de l’enseignement agricole, futurs installés. Alors évidemment sur l’exploitation, les réunions, les déplacements, les actions syndicales nécessitent de s’organiser mais si l’envie est là, on peut toujours trouver des solutions. Et puis, nous ne sommes pas seuls, nous nous épaulons mutuellement avec les autres membres du bureau.