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L'élevage durable, d'abord une question de définition

À l'initiative d'Interbev, un débat sur l'élevage durable a été organisé, la semaine dernière, à Bruxelles, en présence de députés et commissaires européens, de ministres et de représentants d'organisations professionnelles. Des jeunes du lycée agricole de Brioude-Bonnefont y ont participé.

À l'initiative d'Interbev, un débat sur l'élevage durable a été organisé, la semaine dernière, à Bruxelles, en présence de députés et commissaires européens, de ministres et de représentants d'organisations professionnelles. Des jeunes du lycée agricole de Brioude-Bonnefont y ont participé.
À l'initiative d'Interbev, un débat sur l'élevage durable a été organisé, la semaine dernière, à Bruxelles, en présence de députés et commissaires européens, de ministres et de représentants d'organisations professionnelles. Des jeunes du lycée agricole de Brioude-Bonnefont y ont participé.
© Interbev

Tout le monde s'en réclame mais chacun a son idée sur ce qu'il doit être et surtout ce qu'il ne doit pas être. S'interroger sur la durabilité de l'élevage, c'est convoquer bien des notions à la table des discussions. Aux frontières de l'agriculture, de l'agronomie, de l'économie, de la sociologie et de l'environnement... l'élevage durable ne peut se satisfaire d'une définition simpliste. Pour tenter d'y voir plus clair et regarder dans le détail si cet élevage durable est au diapason du Green Deal, nouveau graal de la politique agricole européenne, l'interprofession bovine nationale a réuni à Bruxelles des élus, des ministres de l'Agriculture, des experts de haut-niveau, mais aussi des jeunes.

Motivation au top mais avenir flou
Tous ont entre 16 et 20 ans et sans filtre, ils ont témoigné d'un désir intact mais qui se heurte toutefois à un défaut de vision. « Nous avons envie demain de devenir éleveur mais à force d'injonctions contradictoires, nous finissons par ignorer ce qu'on attend réellement de nous », a témoigné l'un d'entre eux. En cause, des politiques publiques qui soufflent le chaud et le froid sur leur activité, une multitude d'acteurs pas toujours spécialistes de la question, qui préconisent, orientent, discutent, et parfois votent des lois à contre-courant... Pour eux, le « bon » modèle d'élevage c'est celui qu'ils voient à travers leur stage, qu'ils réalisent pour la plupart sur un des territoires du grand Massif central. Un territoire qui avec ses vastes prairies, ses exploitations à taille humaine et ses produits de qualité demeure pour eux un exemple à suivre en matière de durabilité.

Prime à l'extensivité ?
En élargissant les horizons - et c'était bien l'objectif de la conférence initiée par Interbev - on mesure que « différentes régions travaillent sur la durabilité, puisque partout dans le monde, le secteur de l'élevage subit une transformation vers plus de durabilité », a témoigné Thanawat Tiensin, directeur de la division Santé et Productions animales à la FAO. Régulièrement mis au banc des accusés pour notamment ses rejets de méthane, l'élevage est pourtant pourvoyeur d'aménités positives par ses fonctions : nourricière, d'économie, de biodiversité, d'aménagement du territoire, de prévention des incendies... « L'élevage, cette pratique millénaire est très utile à plus d'un titre. Le moment est venu de prendre la défense d'un modèle d'avenir et exemplaire, celui d'un élevage extensif, qui joue un rôle économique, qui créé des emplois, qui entretient les paysages..., et qui demain permettra aux éleveurs de s'adapter au réchauffement climatique », a insisté l'éleveur espagnol, José Manuel Roche Ramo, membre Comité économique et social européen (CESE).

Sortir de l'idéologie, objectiver les décisions
Pour bon nombre d'intervenants, cette extensivité va de pair avec une forte part d'herbe, formidable puits de carbone unanimement reconnu... tandis qu'un nouveau pacte avec la société semble plus que jamais nécessaire. « Au Parlement, nous avons le sentiment que c'est l'idéologie qui prime... Il nous faut revenir à des fondamentaux plus objectifs et plus scientifiques. L'Europe dispose de normes à nulle autre pareil, nous avons mis la barre du bien-être animal très haut... c'est là-dessus qu'il faut communiquer auprès des consommateurs », a expliqué le député européen italien Paolo de Castro. Un sentiment partagé par Pascal Canfin, président de la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen : « Il y a une nécessité absolue pour réussir cette transition de dépolariser le sujet, de sortir de l'idéologie, de regarder les choses de la manière la plus pragmatique possible... Le système actuel fait peser la contrainte sur l'éleveur, l'acteur qui est probablement le moins en capacité de faire bouger les choses tout seul, il faut prendre en compte toute la chaîne de valeur ». Alors que l'Union est engagée dans un processus de verdissement de son agriculture, pour selon Humberto Delgado Rosa, directeur de la biodiversité à la direction générale de l'environnement à la Commission Européenne : « répondre politiquement aux besoins de la société... L'élevage devrait viser d'autres revenus que les seules productions de lait et de viande. Il pourrait ainsi bénéficier de paiements pour services rendus ». Une piste parmi tant d'autres, mais qui ne suffiront pas à stopper l'hémorragie, alors que partout en Europe, le cheptel bovin diminue de manière très inquiétante.

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