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Le tour du monde en 18 moissons

Dans son ouvrage Le tour du monde des moissons, Christophe Dequidt raconte son périple à travers les agricultures du monde entier.

© Réussir JC Gutner

Christophe et Sylvie Dequidt sont partis faire le tour du monde. Mais pas n'importe lequel. Celui des moissons. « Dans le monde, on moissonne toute l'année. Selon les latitudes, les moissons se déroulent dans une partie du monde à n'importe quel moment de l'année dans l'hémisphère nord ou dans l'hémisphère sud, en décalage. L'idée de ce périple était d'observer et de comparer les systèmes », explique Christophe Dequidt, gérant de CD Communication, agence de conseil en stratégie de communication et de marketing à destination du monde agricole. Cette idée de voyage lui est venue de « l'envie de ne plus parler comme des bouquins ». En treize mois, le couple est parti à la découverte de 18 moissons pour parcourir l'équivalent de 3.5 fois le tour de la terre : Australie, Argentine, Brésil, Chili, Inde, Chine, Etats-Unis, Maroc, Iran, Turquie, Egypte, Ethiopie, Ukraine, Russie, Kazakhstan, Afrique-du-Sud. « Sur ces treize mois, nous avons voyagé durant presque dix mois en rentrant en France entre certaines étapes de notre voyage ».

«  Partout dans le monde, l'agriculture est la vie et peu de pays au monde peuvent se permettre le luxe de parler d'autre chose que de la production »

De ce tour du monde un peu particulier, le communicant ramène des images et des témoignages compilés dans un ouvrage intitulé Le tour du monde des moissons (Editions France Agricole). Il ramène aussi une certitude : «  Partout dans le monde, l'agriculture est la vie et peu de pays au monde peuvent se permettre le luxe de parler d'autre chose que de la production ». Jugeant utile de rappeler que dans le monde « un milliard de personnes sont sous ou mal alimentés et paradoxalement 600 millions d'êtres humains sont en surpoids. Une balance insupportable qui un jour pèsera sur l'équilibre et la géopolitique mondiale ». Dans une société occidentale qui s'interroge sur sa consommation de viande ou sur son alimentation, le globe-trotter rappelle que « dans une partie du monde, l'agriculture sert à se nourrir », et donc à survivre. « On n'a pas encore trouvé d'autres sources pour se nourrir sur terre », ajoute-t-il.

Ferme intensive et moissons à la main

Des façons de moissonner, il en a vu. Des fermes intensives où les champs de blé s'étendent à perte de vue aux « paysans avec moins de un hectare de terre ». Si notre société occidentale ne saurait se passer de la performance des machines, « la moitié de la terre moissonne à la main misant sur la force animale ». D'un hémisphère à l'autre, les paradoxes sont nombreux. « Nos agricultures sont sur une notion de rapidité. Nous avons dompté les problématiques liés au sanitaire et notre soucis est de moissonner de plus en plus vite jusqu'à nous confronter à des problèmes de stockage. Dans d'autres pays, les pertes sont conséquentes durant cette phase-là. A l'inverse chez nous, c'est dans les assiettes que ce situent les pertes. Du champs à l'assiette, dans le monde 1/3 de la production agricole est perdue »

L'agriculture « vertueuse » de la France

Et quand on lui demande où l'agriculture est, selon lui, la plus belle, sa réponse ne tarde pas : « La France a probablement la plus belle agriculture du monde. Elle bénéficie d'abord d'un des climats les plus propices à cultiver de façon raisonnable et productiviste mais aussi d'une réglementation encourageant à produire de manière propre, loyale et saine. Cela paiera un jour. Je le crois rapide ce jour car il existe dans le monde des consommateurs qui achèteront nos productions comme les 300 millions de chinois mais aussi d'indiens qui ont des revenus équivalent à un cadre supérieur français et qui ne veulent plus consommer les productions américaines intensives ». Vous avez dit chauvin ? Surement pas si on en juge par la sévérité de son jugement qualifiant de « caprice » et de « problèmes de riches » les interrogations sociétales quant à son agriculture. « En effet, on ne peut accepter cette rigueur française que si elle est partagée au niveau mondial. Nos politiques nationaux feraient bien de prendre ce combat d'équité de normes de production comme ils l'ont pris sur le climat. C'est la seule façon de préserver notre patrimoine national qu'est notre agriculture ».

Un regard humanisé sur la mondialisation

Après treize mois, le routard de l'agriculture porte « un autre regard sur la mondialisation ». Il évoque volontiers ses rencontres dont « les plus belles sont celles que l'on attend pas ». Une vision humanisée de la mondialisation dont il n'oublie pas de rappeler les grands chiffres : « Dix pays produisent 90 % du blé, trois pays produisent 95 % du soja et l'alimentation d'un homme sur deux dépend des transports. La concentration est visible ».

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