Le site des Haras d’Aurillac devient allotement avant l’export vers le Japon
Les responsables locaux de l’Institut français du cheval et de l’équitation se réjouissent de la nouvelle affectation d’un des bâtiments du Haras national d’Aurillac.
Le Haras d’Aurillac est devenu un Centre national de ressources, de référence et d’innovation à la traction hippomobile (voir par ailleurs). Mais il vient de se trouver parallèlement une vocation complémentaire qui s’avère une excellente nouvelle pour les éleveurs cantaliens : il devient centre d’allotement pour des poulains de boucherie devant être exportés au Japon. Au total, 1 600 animaux y seront mis en quarantaine durant l’année. Gil Aleyrangues, directeur du site, l’a annoncé mercredi, alors que les agents étaient déjà au travail pour accueillir dans de bonnes conditions ces animaux âgés de douze mois. Une première centaine est attendue jeudi et vendredi prochains. Ils sont issus du Massif central et même un peu au-delà : 53 poulains viennent du Cantal et du Puy-de-Dôme, d’autres de Bourgogne... Deux gros acheteurs japonais, déçus par la qualité trouvé dans d’autres régions, concentrent leurs commandes dans et autour du département où une délégation avait pour mission de juger la production locale (voir L’Union du 16 avril).
L’opportunité
Grâce à cette nouvelle affectation, la stabulation qui abritera les poulains ne devrait donc pas être cédée(1), comme cela fut un temps envisagé, et le travail des agents s’en trouve conforté. Un élément qui pourrait être décisif pour l’enracinement du site dans son territoire. “C’est une vraie opportunité pour le site d’Aurillac et pour la filière toute entière pour qui cela représente un grand bol d’air”, se réjouit Gil Aleyrangues. “D’autant que les acheteurs japonais paient bien : en moyenne 20 % plus cher. De quoi stimuler le marché et créer une vraie émulation avec l’Italie.” Sylvain Vazelle, responsable de la formation et de la communication, imagine que, grâce à ce nouveau débouché, les naissances reprendront dans les fermes et que les étalonniers - l’activité est cédée aux privés - en profiteront : “En cinq années, elles ont fléchi de 4 000 à 2 500 par an.” Gil Aleyrangues imagine déjà pour la filière cheval, un développement intéressant à moyen terme.
Une filière sur place
“Après formation spécifique, on pourrait à l’avenir engraisser ces poulains et voir avec l’abattoir d’Aurillac s’il a capacité à transformer les carcasses en produits congelés ou en frais pour les plus beaux morceaux”, lance-t-il. Le directeur suppose aussi que, si les Japonais sont dans le département pour acheter du cheval, on peut supposer qu’ils s’intéresseront à d’autres produits. On sait déjà que la plupart des races lourdes devraient être positivement impactées par ce nouveau marché.
(1) Elle ne servait aujourd’hui que la section équitation du lycée agricole d’Aurillac.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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