FNB
Le risque d'une triple peine pour les éleveurs
La fédération nationale bovine s’inquiète de la pression sur les prix faite par les abatteurs au bénéfice de leur marge et demande plus de mesures pour aider les éleveurs en détresse.
La situation empire dans les exploitations d’élevage bovin-viande, avec le constat chaque jour plus alarmant des conséquences catastrophiques de la sécheresse sur les prairies, de premières interrogations sur le potentiel des maïs, et les difficultés à mobiliser la paille nécessaire face à la spéculation, alors qu’avec une baisse de rendement de moitié, pas un seul hectare ne doit manquer pour équilibrer les besoins de fourrage.
Dans ce contexte dramatique, la pression à la baisse des prix des bovins, généralisée par tous les abatteurs (affichage d’une volonté de baisse de 10 à 15 centimes par kilogramme de carcasse en une seule semaine sur toutes les catégories), est indigne et sans justification économique. Le prix en aval et au consommateur va, bien entendu, demeurer le même, le volume de consommation est stable sur l’année 2011, les prix des bovins sont plus élevés dans les autres Etats membres, etc. Mais pour augmenter leurs marges, les abatteurs profitent de l’obligation pour les éleveurs de vendre plus de bêtes, faute de nourriture suffisante. La FNB dénonce ce comportement de la filière.
La FNB renouvelle son appel aux pouvoirs publics afin qu’ils prennent conscience de la dimension de la crise, et agissent en conséquence par des mesures exceptionnelles de grande ampleur. La priorité est de stabiliser les cours en obtenant un renforcement de l’exportation (hausse des restitutions en particulier) et une mesure spécifique de stockage européen, à des niveaux de prix réévalués par rapport aux normes communautaires en raison de l’explosion des coûts de production.
En parallèle, les éleveurs ont besoin de l’annonce à très court terme d’un plan de soutien public financier pour leur permettre d’acheter alimentation et fourrage.
La FNB incite les sections bovines, en concertation avec leur FDSEA/UDSEA, à interpeller les parlementaires au plan local, pour les alerter de la situation et obtenir leur appui pour des mesures publiques françaises et communautaires.
Il est encore temps de réguler la situation de crise sans précédent qui s’annonce en production de viande bovine, mais il y a urgence !
Communiqué de presse de la FNB, le 23 mai 2011