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Le préfet a reçu de plein fouet la colère des éleveurs

À Arzenc-de-Randon, une rencontre au sujet du loup entre le préfet et les éleveurs de brebis, qui ont subi plusieurs attaques depuis le début de l’année, s’est révélée tendue.

Samedi dernier à Arzenc-de-Randon au lieu-dit La Ligeyres, sur les terres du Gaec Paulhan, une soixantaine d’éleveurs attendait avec impatience l’arrivée du préfet Guillaume Lambert et du directeur des territoires René-Paul Lomi pour obtenir des réponses de l’administration et savoir enfin comment répondre efficacement aux attaques répétées du loup et protéger les troupeaux. C’est sur le terrain, à proximité du lieu de la dernière attaque qu’a été aménagé, sous un ciel gris et en plein vent, un décor minimaliste et austère. Les éleveurs, Olivier Boulat président de la FDSEA et Julien Tufféry président des JA affichaient détermination et colère. La détresse se lisait dans les yeux de ceux qui avaient subi les attaques. Pour ouvrir les échanges Julien Tufféry, après avoir remercié les éleveurs présents, se félicitait que la ministre de l’Écologie Ségolène Royal ait annoncé pour la première fois sa volonté de vouloir assouplir le « plan loup » et demandait au préfet comment cela allait se traduire concrètement sur le terrain : « Nous réaffirmons que l’espèce ne doit plus être protégée. Il faut faire en sorte que le plan loup qui prévoyait vingt quatre prélèvement soit entièrement exécuté alors que seuls sept prédateurs ont été abattus en 2013. Outre les attaques subies ici par nos amis Ramon et Paulhan, nous sommes maintenant confrontés à des prédations à Belle-Coste sur le Mont Lozère en plein cœur du parc national où toute riposte est interdite. Pour ce qui nous concerne nous avons des solutions et elles sont clairement plus radicales que les mesures proposées par l’administration ». Pour Olivier Boulat, la venue du préfet a pour objectif « de lui faire mesurer la détresse et la colère de nos éleveurs. Nous ne pouvons aujourd’hui que constater que nous sommes totalement démunis et que nous avons besoin de vos réponses pour essayer de trouver des solutions ».

Le ton monte et les échanges sont vifs

Dès la fin de la prise de parole des responsables syndicaux et avant la réponse du préfet, Olivier Maurin, président de l’association Élovel, qui estive sur le Lozère au sein d’un groupement pastoral avec deux éleveurs de l’Héraut, crie sa colère : « partout dans le département, élus, administration et président du parc se déclarent contre le loup. Mais aujourd’hui les belles paroles ça suffit, passons à l’acte, organisons dès demain une battue pour traquer cette bête qui détruit notre travail et met en péril l’avenir de nos exploitations ». Ces propos qui recueillent le soutien de l’assemblée, déclenchent la colère du préfet, qui menace de repartir si le dialogue ne s’engage pas d’une manière plus sereine. Il a des mots très durs : « Je ne suis pas venu entendre une bande de braillards, nous sommes là pour trouver des solutions ensemble ». Plusieurs éleveurs disent clairement qu’ils vont abandonner, mettre les clés sous la porte ou ne plus monter aux estives, certains disent même que c’est la fin programmée de l’agro-pastoralisme et de l’élevage ovin, que si rien ne change, aucun jeune ne pourra s’installer.

Suite à lire dans le Réveil Lozère N°1268 du jeudi 17 juillet 2014, page 5.

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