Le modèle laitier français à la croisée des chemins
Christophe Perrot a exposé aux adhérents des coops d’Altitude les perspectives possibles, selon l’Institut de l’élevage, pour la production laitière en zone de montagne.
Le lait : une production de nouveau attractive ?
Flambée des cours des céréales, recul de la production bovine et sommets atteints par le prix du lait : autant d’éléments qui doivent amener les producteurs et leurs organisations économiques à se positionner, s’adapter pour ne pas être une composante passive de marchés mondialisés. C’est un peu le message délivré en filigrane par Christophe Perrot, de l’Institut de l’élevage, invité par le groupe Altitude à décrypter la situation mais surtout les perspectives des productions bovines. Pour cet ingénieur, c’est surtout le secteur laitier qui va devoir composer avec une nouvelle ère : demande mondiale soutenue par des zones à faible niveau de consommation mais qui s’enrichissent (Asie...), marchés mondiaux orientés à la hausse mais plus volatils, retour de la sécurité des approvisionnements comme enjeu politique majeur ... Les producteurs français pourront-ils bénéficier de cette nouvelle donne économique ?
L'avenir : se démarquer
Pour Christophe Perrot, c’est oui : la production laitière reste à ce jour rentable, et ce, malgré une charge supplémentaire de 28 euros / 1 000 litres (aliments, énergie...), largement compensée selon lui par l’embellie sur le prix du lait. D’où un résultat courant avant impôt encore favorable, certes loin derrière celui des grandes cultures. Mais pour conserver cette compétitivité avec un prix du blé qui risque de rester durablement élevé, l’Institut de l’élevage estime qu’il faudrait un prix du lait maintenu entre... 380 et 450 euros / 1 000 litres. Un niveau loin d’être assuré à l’avenir. Alors l’économiste livre ses pistes pour les zones de montagne : se démarquer grâce à la typicité des produits et les spécificités des modes de production et obtenir un accompagnement différencié des politiques publiques. Des préceptes que la profession cantalienne semble au final avoir devancé.