Le loup gagne du terrain
Les eurodéputés Éric Andrieu et José Bové ont adressé un courrier, en date du 1er décembre, à la ministre de l’Environnement Ségolène Royal et au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, au sujet la prédation du loup en France et de ses dommages causés aux éleveurs de la filière ovine. Extraits.
Plusieurs troupeaux de brebis du sud-Aveyron ont subi ces derniers jours des attaques, vraisemblablement causées par le loup. Des dizaines de brebis ont été tuées, de nombreuses autres sont blessées. Et des impacts collatéraux sur les élevages sont encore à prévoir que l’indemnisation de l’État ne couvrira pas : stress des paysans, stress du troupeaux et possibles avortements, nécessaire renouvellement du troupeau suite aux pertes, etc. Nombres des fermes victimes n’en sont pas à leur première attaque, mais ne peuvent se résoudre à s’installer dans la peur du prédateur (…) Les éleveurs dénoncent des procédures de constat opaques : ils n’ont pas accès au double du constat établi par l’ONCS, aux vidéos-surveillance. À la difficulté de soigner un troupeau blessé, s’ajoute l’incompréhension et la colère face à la rétention d’information de l’administration. Le plafond de prélèvement autorisés, 36 loups jusqu’au 30 juin 2017, a déjà été atteint. Il n’est donc pas suffisant, d’autant qu’il ne représente que 10% des loups présents sur le territoire, alors que leur accroissement naturel est de 20% par an. Il doit donc être renforcé d’urgence, et nous vous demandons de prendre de nouvelles dérogations. Le loup, toujours protégé en France, gagne du terrain, s’installe dans de nombreux territoires. Il s’attaque à des troupeaux de plein air, à des élevages installés dans des milieux difficiles. Le pâturage dans ces zones contribue pourtant au maintien de paysages ouverts et à la biodiversité cultivée (…) Ce sont ces outils de travail que nous vous demandons de défendre. L’État doit permettre aux éleveurs et bergers de pratiquer leur métier dignement.