Le litre mieux payé ne compense pas l’explosion des charges
La profession a rencontré le député Descoeur, afin que le parlementaire se fasse l’écho à Paris de l’inquiétude qui frappe les producteurs de lait en zone de montagne.
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Cantal estiment dans un communiqué que “le lait est toujours en danger”. Ils ont tenu à alerter les pouvoirs publics en conviant les parlementaires sur une exploitation. Le député Vincent Descoeur a prêté une oreille attentive aux revendications de la profession. Chantal Cor, présidente de la section laitière, admet que “2008 a connu une embellie”. Mais elle embraye sur le poids écrasant des charges qui anéantit les récentes hausses du prix du lait et plonge les producteurs dans l’incertitude quant à l’avenir. Les syndicats craignent une année 2009 particulièrement difficile.
Les zones de montagne davantage pénalisées
Ils s’avouent inquiets des conséquences liées à la suppression de l’indicateur qui fixait un prix de référence après négociation entre producteurs et entreprises. Aussi demandent-ils aux pouvoirs publics de maintenir des mécanismes de gestion des marchés, et aux entreprises une continuité dans la hausse du prix du lait. D’autant que Chantal Cor insiste sur le fait qu’une nouvelle fois, les zones de montagne restent les plus fortement pénalisées. À cet égard, la FDSEA et les JA réclament que soit plaidée, dans le cadre du bilan de santé de la Pac (Politique agricole commune), une aide spécifique de 40 euros par 1 000 litres produits en montagne. De même, ils demandent une réorganisation des soutiens de la Pac vers tous les hectares d’herbe, sans condition de chargement ou de fertilisation.
Besoin de signes forts
Enfin, la profession a soumis au député des propositions pour pallier à l’urgence d’une situation critique : exonération de charges sur les aliments concentrés en raison du surcoût lié à l’éloignement et l’isolement routier ; obtention de prêts pour calamité économique ; avance immédiate de la prime spéciale montagne (ICHN) et recalage de cette aide sur le deuxième trimestre. Des demandes justifiées, car le tableau dépeint est loin de la situation idyllique que les hausses successives du prix du lait pouvaient laisser croire. Comme l’a souligné Mme Cor, “la grande distribution veut nous faire croire que les hausses des produits à la consommation sont directement liées au coût du lait, alors qu’ils margent à 100 % sur de l’AOC”. Le message adressé au parlementaire est clair : la profession a besoin de soutien et de signes forts pour continuer à être présente sur le territoire.