Aller au contenu principal

Le lin pour booster la performance des vaches laitières

Pour vérifier une intuition, celle que le lin était bénéfique à la productivité des vaches laitières, un des acteurs majeurs de la nutrition animale, Valorex, a financé la première étude épidémiologique mondiale en nutrition animale. Ce travail de recherche de longue haleine a démontré la plus-value des graines de lin qui améliorent non seulement la production laitière, mais aussi les performances de reproduction.

© JC Gutner

Entreprise de nutrition animale spécialisée dans les filières végétales, Valorex commercialise depuis plus de 20 ans des aliments pour vaches laitières contenant du lin cuit, dans l’idée d’approcher le plus possible l’alimentation à l’herbe qui contient une forte teneur en acide gras saturé linoléique (issu du lin) au printemps. Sachant qu’aujourd’hui, 13 % des éleveurs utilisent des graines de lin dans l’alimentation de leurs animaux, l’entreprise a voulu « regarder l’intérêt technique de ces produits mais aussi valider leur utilisation au niveau économique », explique Béatrice Dupont, directrice du développement chez Valorex. C’est ainsi qu’en partenariat avec l’Unité mixte de recherche formée entre l’école Oniris et l’Inra, une étude épidémiologique – la première mondiale sur le rôle préventif de la nutrition animale – a été lancée en 2015 et menée par un doctorant, Thomas Meignan. Les données ont été recueillies sur près de 5 000 troupeaux dans toute la France, grâce à 20 structures qui commercialisent des aliments de Valorex auprès des éleveurs laitiers. 1 997 763 contrôles laitiers ont été étudiés pour évaluer les effets de la graine de lin sur la quantité et la composition du lait, 423 605 inséminations artificielles ont été analysées pour observer l’effet de la graine de lin sur leur réussite.

Productivité et reproduction améliorées
L’étude épidémiologique a comparé les résultats à partir de quatre doses de lin : dose 1 (0 à 50 g par vache par jour), dose 2 (50 à 300 g), dose 3 (300 à 600 g) et dose 4 (600 à 1 500 g). Il en ressort que plus la dose consommée est élevée, plus la production laitière est importante : jusqu’à 1,3 kg de lait en plus, avec un effet plus important sur une vache avec 3 ou 4 lactations. À noter que la dose 1 n’apporte aucun effet significatif. Concernant le taux butyreux, la baisse s’avère plus faible que les trois points habituellement redoutés (-0,35 g/l pour la dose 4 sur les vaches en parité 1, sachant que la baisse augmente avec les parités, allant au maximum jusqu’à -0,9). La consommation de graines de lin n’influence pas le taux protéique. Les vaches nourries aux graines de lin produisant davantage de lait, la vache moyenne de l’étude Valorex-Oniris-Inra produit donc entre 13 et 22 g de matières grasses en plus par jour, et entre 18 et 32 g de matières protéiques en plus par jour par rapport à une vache nourrie sans graines de lin. Sur le deuxième point de l’étude, la reproduction des troupeaux, les résultats s’avèrent encore plus surprenants puisque dès la dose 1, l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante est réduit de 5 jours. Quelle que soit la dose, l’intervalle est réduit d’au moins trois jours. Enfin, les résultats économiques, calculés à l’aide du simulateur de l’UMR Oniris-Inra Bioepar, démontrent que malgré le surcoût induit par l’achat de l’aliment à base de lin, il reste un bénéfice pour l’éleveur allant de 116 euros par an pour la dose 1 à 1 740 eurospar an pour la dose 2 (pour un troupeau de 50 vaches laitières). Ces résultats extrêmement positifs vont désormais être communiqués par Valorex auprès de ses vingt principaux fabricants d’aliments, explique Béatrice Dupont. « On leur propose des réunions avec des éleveurs sur le terrain pour expliquer les bienfaits de la graine de lin », ajoute-t-elle. La première réunion, organisée par Valorex, se tiendra le 8 décembre à Combourtillé (35).

Les plus lus

Une femme et un homme marchent
Du Liban au Cézallier, une jeune couple s'installe dans le Cantal

Dans le petit village de Chanterelles dans le nord Cantal, un couple de Libanais vit dans l’attente de terminer ses études,…

pauline garcia formatrice et éthologue donne une formation sur le bien-être animal dans un élevage du Puy-de-Dôme
Bien-être animal : créer des bâtiments adaptés à leur perception

Le bien-être animal est de plus en plus pris en compte dans la conception et la rénovation des bâtiments d'élevage. Pauline…

david chauve président CA 63
David Chauve officialise sa candidature aux élections chambre d'agriculture et dévoile sa liste

La FNSEA et JA 63 ont dévoilé leur liste pour les prochaines élections chambre d'agriculture. David Chauve est candidat à sa…

Florian Monteil à droite avec l'un de ses associés, Aurélien Vidal.
Passionnés de lait et optimistes pour l'avenir

Alors que le Puy-en-Velay accueillera les 4èmes Assises de la FNPL les 11 et 12 décembre prochain, à Landos, le Gaec du Collet…

Portrait de Marion Andrieu
Dakar, Marion, déesse de la piste ?

Vingt ans après son père, la Murataise Marion Andrieu participera au Dakar 2025, en course, à bord d’un camion d’assistance…

Esat d'Anjoigny : l'un des rares Esat avec un élevage en France

Bientôt cinquantenaire, l’Ésat d’Anjoigny dans le Cantal s’illustre par son ancrage agricole et la diversité de ses activités…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière