Le fleuron de la recherche fromagère s’ancre au coeur de l’Auvergne
Le nouveau laboratoire de l’unité de recherches fromagères de l’Inra d’Aurillac a été inauguré vendredi par Marion Guillou, PDG de l’institut national, et le ministre Marleix.

Un laboratoire de recherche sur les flores microbiennes des fromages au lait cru au coeur de l’Auvergne ? Quoi de plus naturel en somme au pays des cinq AOC fromagères. Si l’implantation d’une unité de l’Inra (Institut national de recherche agronomique) à Aurillac paraît une évidence pour les acteurs des filières laitières et fromagères, le maintien d’un des sites du second plus grand centre de recherche mondial en agronomie était loin d’être acquis. Surtout dans un contexte de concentration des moyens humains et financiers, qui a aussi contaminé le monde de la recherche publique.
Mobilisation pour la survie du site
“La question s’est effectivement posée de savoir si nous maintenions ou pas ce centre”, reconnaît Marion Guillou, la présidente - directrice générale de l’Inra. “Sachant que cela allait coûter très cher”, complète Claude Gaillardin, chef du département microbiologie et chaîne alimentaire, tous deux présents vendredi dernier pour l’inauguration du laboratoire de l’Unité de recherches fromagères (URF). Une unité qui abrite désormais les travaux de l’équipe de Marie-Christine Montel. Alors, même si la PDG de l’Inra met en avant “ce sujet passionnant que sont les fromages d’appellation d’origine, aussi compliqués que délicieux”, le pôle aurillacois doit sa survie et ses nouveaux locaux à la témérité des responsables professionnels des filières fromagères du Massif central et aux partenariats étroits avec les structures d’enseignement (université, Enilv, lycée agricole...), les élus locaux et l’ensemble de la communauté scientifique sur place.
Un pôle de compétences précieux
Et pour Patrice Chassard, président du pôle fromager AOC Massif central, ce lien avec la recherche est fondamental pour continuer d’alimenter des arguments de valorisation et de défense des produits sous appellation et pour se doter d’une vision plus prospective permettant aux producteurs et entreprises d’anticiper les évolutions. Pour celui qui préside également le syndicat saint-nectaire, ce pôle local de compétences doit encore être conforté pour assurer un transfert-développement vers la filière, l’Inra se consacrant pour sa part à la recherche. Pour tous, et notamment pour les élus présents vendredi, cette opération est un exemple de complémentarité territoriale que beaucoup aimeraient voir à l’oeuvre dans bien d’autres domaines. Reste à trouver les bons ferments...