Jeunes Agriculteurs
Le Cantal renoue avec la dynamique d’installation
Après une année très creuse en 2012, le département a enregistré 100installations aidées dans un contexte pourtant d’incertitudes.
Cent : tout pile, tout rond. Un chiffre d’or pour les Jeunes Agriculteurs du Cantal qui, fin 2012, auraient signé des deux mains si on leur avait alors annoncé le bilan de l’installation dans le département pour l’année 2013. Après une baisse continue des installations aidées(1) ces dernières années, le Cantal, pourtant longtemps au hit-parade hexagonal, avait touché un point bas en 2012en se contentant de 72projets validés en commission départementale d’orientation agricole (CDOA).“Ça fait d’autant plus plaisir de retrouver un chiffre à trois unités qu’on le doit à un pourcentage inégalé d’installations hors cadre familial”, relève Benoît Aurière, président du syndicat jeune. Plus d’un quart des installations aidées l’an dernier sont ainsi le fait de jeunes non issus du milieu agricole.
Un tiers des installations auvergnates
Un public longtemps regardé avec méfiance dans les campagnes, même si depuis plus de deux décennies les Jeunes Agriculteurs encouragent à leur accueil.“Pour l’avenir du département, c’est un enjeu majeur, martèle Benoît Aurière. Si on veut assurer le renouvellement des chefs d’exploitation, avec 250à 300départs à la retraite annuels, nous devons continuer d’attirer de nouveaux porteurs de projets.” Et ces 100nouveaux installés - soit près d’un tiers des installations aidées auvergnates (305DJAen 2013) - témoignent aussi d’une dynamique et motivation départementales que même le contexte des plus incertains de 2013 n’a pas altérées : “2013a été quand même une année de doute avec les négociations de la future Pac qui se sont cumulées avec la volonté du gouvernement de réformer sa politique agricole, notamment ses programmes à l’installation”, souligne pour sa part Benoît Julhes, le “Monsieur Installation” des JA15. Mais 2013 ne serait-elle pas un épiphénomène sur une courbe descendante ? “Ce début d’année part bien avec déjà neuf dossiers validés par la CDOA de janvier”, fait valoir le jeune syndicaliste, sans pour autant s’enflammer. Car si du côté de la Pac 2014-2020, les choses sont à peu près calées, le transfert de la gestion des fonds du second pilier de la politique agricole commune (et donc des mesures dédiées à l’installation) de l’État aux Régions pourrait s’accompagner d’une période de flottement avec le risque que les jeunes “se mettent un peu en retrait” le temps que le dispositif soit clairement défini.
Équité
Préserver l’équité de traitement Période que les JA s’attachent à rendre la plus courte possible : “Autant les représentants de l’État que le président Souchon que nous avons rencontrés, nous ont assuré qu’en Auvergne, tout se passera comme précédemment.Même si on est dans l’attente de la promulgation de la loi qui acte ce transfert et permettra au président de Région de signer les autorisations de délivrance des aides (DJAet prêts JA) ”, mettent en avant les deux responsables JA. Tout en rappelant une revendication jugée essentielle : une équité de traitement et de soutiens. Ce qui suppose à leurs yeux que “le socle national soit le plus clair possible et couvre un maximum de situations”, notamment celles des zones de montagne. “Il ne faut surtout pas qu’une mesure de compensation de handicap territorial - comme l’est la majoration de la DJA en zone de montagne - soit financée par une Région”, soulignent-ils. De même, si les critères de modulation de la grille DJAseront à l’évidence définis à l’échelon régional, les JA demandent que soit pérennisée une instance départementale d’examen des projets associant la profession pour tenir compte des spécificités territoriales sans pour autant alourdir la procédure.
(1) Aides de l’État (DJA - dotation jeune agriculteur - prêts JA) cofinancées par l’UE et complétées dans certains cas par la Région.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.