Lait de montagne : Mont Lait, la marque des producteurs gagne des parts de marché
En 2015, plus de 2,3 millions de litres ont été commercialisés, et les perspectives pour 2016 sont plus qu’encourageantes.
Les adhérents de l’association des producteurs de lait de montagne (APLM) se sont retrouvés, vendredi dernier, à Saint-Flour, dans le Cantal, en assemblée générale. Autour du président Dominique Barrau et de son secrétaire général, Yannick Fialip, le bilan de l’activité 2015 a été brossé par Jenna Michel, chargée de mission de l’association. Lancée en 2013, la brique de lait «Mont Lait», premier produit commercialisé par l’association poursuit son ascension. De 37.000 litres écoulés par semaine au démarrage, les ventes ont atteint 43.500 l/semaine fin 2014. Au dernier comptage réalisé fin mai 2016, «nous étions à 52.769 l/ semaine», s’est félicité Dominique Barrau.Cette progression encourageante rend l’objectif des 5 millions de litres commercialisés en 2016 atteignable, celle des 10 millions de litres à l’horizon 2018, possible. Bien implanté dans l’Allier grâce à un bon référencement chez Intermarché, mais aussi en Bourgogne et en Franche-Comté via quatorze magasins U, la marque est aussi présente dans les enseignes du territoire de production notamment chez Carrefour, Carrefour Market, Simply Market... Le premier point de vente en volumes se situe ainsi dans le Puy-de-Dôme (Leclerc-Clermont-Ferrand, La Pardieu). Le récent référencement chez Lidl devrait permettre à la marque de s’imposer encore davantage. De Bourg-en-Bresse à la région Paca, ce sont pas moins de cinq entrepôts qui vont irriguer les magasins du géant allemand. Attiré par les démarches locales car elles répondent à une demande de ses clients, Lidl multiplie actuellement ce type de partenariat car il contribue aussi à gommer son image de discounter. En mettant un pied chez Lidl, Mont Lait sera présent début juillet dans 300 magasins au total.
Le pâturage, un argument de vente
Mais la marque ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour optimiser ses ventes sur le Massif central et irriguer l’ensemble de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, l’association va lancer une campagne de communication multi-supports. Les fruits du travail engagé dans le cadre d’un programme Casdar sur la caractérisation du lait devraient fournir de précieux arguments.«Notre lait de montagne contient des éléments nutritifs naturellement, comme les oméga-3. Il n’a pas besoin d’être enrichi. C’est un point d’accroche qui parle aux consommateurs que nous devons promouvoir», a insisté Dominique Barrau. Le pâturage constitue également un élément sur lequel capitaliser, selon Yannick Fialip : «on ne changera pas la montagne. Depuis des générations, les éleveurs se sont toujours adaptés au climat, à la pente. Il y a fort à parier que demain nos régions de montagne seront les dernières à démontrer que les vaches mangent de l’herbe».
Elargir la gamme
Naturalité, authenticité… autant de valeurs qu’entend véhiculer la marque à travers le lait mais pas seulement. L’enjeu aujourd’hui pour l’association est d’élargir la gamme de produits. Des discussions sont en cours avec des transformateurs pour l’élaboration de produits frais. En partenariat avec l’entreprise puydômoise Thuaire, une gamme de raclette pourrait aboutir prochainement. Par ailleurs, l’idée de rentrer dans la restauration collective, notamment dans les collèges et les lycées, n’est pas écartée. Quels que soient les vecteurs de développement envisagés, la finalité reste inchangée : ancrer la production de lait ainsi que les outils de transformation dans les montagnes du Massif central en générant une valorisation substantielle.Fort de son développement ascendant, l’association a été en mesure de reverser un peu d’argent aux producteurs en 2014 et en 2015. Par exemple, un éleveur qui produit 400.000 litres (engagement initial de 600 euros) de lait annuellement a récupéré en 2014, 65 euros et en 2015, 270 euros. Le retour intégral des sommes engagées est prévu pour 2018, date à laquelle l’association entend commercialiser 10 millions de litres de lait. «Le seuil, selon Dominique Barrau, pour exister véritablement sur le marché laitier».
Sophie Chatenet