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AGROALIMENTAIRE
L'abattoir d'Issoire vivra !

L'abattoir d'Issoire sera repris majoritairement par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme ainsi que l'Agglo Pays d'Issoire, l'intercommunalité du Massif du Sancy et une douzaine d'actionnaires privés.

Carcasses d'animaux accrochés dans une chambre froide d'un abattoir.
Un volume d'abattage de 1 300 tonnes annuelles est programmée à Issoire, dans un premier temps.
© Lucie Pouchard

L'avenir de l'abattoir d'Issoire est désormais connu. Depuis la vente par Tinel de ses neuf magasins au groupe stéphanois Despinasse, l'activité de l'abattoir, qui ne faisait pas partie du lot, était à l'arrêt. La municipalité yssoirienne s'était alors inquiétée du devenir de l'outil multi-espèces qui jusqu'en 1992 était encore communal. 

Après les fermetures des abattoirs de Giat et de Clermont, « il était impensable » pour le président Lionel Chauvin, de perdre « un outil structurant » supplémentaire, avait-il déclaré dans nos pages en février dernier. Le Conseil départemental s'était emparé du dossier et avait entamé une réflexion pour la reprise de l'abattoir.

La semaine dernière, les conseillers départementaux réunis en session, ont validé la création de la société d'économie mixte locale du pôle viandes Puy-de-Dôme (nommée Pôle Viande Puy-de-Dôme) pour la reprise et la gestion de l'abattoir yssoirien. Elle réunit le Conseil départemental du Puy-de-Dôme qui aura la majorité des parts avec un investissement à hauteur de 638 000€, les intercommunalités Pays d'Issoire (200 000€) et Massifs du Sancy (10 000€). Douze actionnaires privés ont également rejoint la société. Producteurs, marchands de bestiaux, artisans bouchers, bouchers, grossistes et même la grande distribution apportent 152 000€ au capital.

 

1 300 tonnes la première année

L'activité de l'abattoir devrait être relancée à l'automne prochain après la réalisation de travaux de mises aux normes et de modernisation. « Nous sommes accompagnés par les services de l'État et la DDPP » souligne Nicolas Portas, directeur du service agriculture au Département. Les neuf salariés de l'abattoir sont conservés et un nouveau contrat leur sera proposé dans l'été. L'abattoir d'Issoire restera multi-espèces (bovins, caprins, ovins, veaux, porcs) et l'atelier de découpe développera ses services. Les douze actionnaires privés du Pôle Viande Puy-de-Dôme sont majoritairement de nouveaux apporteurs permettant de programmer une activité de 1 300 tonnes annuelles. Près de 2 500 tonnes seront nécessaires à l'outil pour trouver son équilibre financier. Un objectif pour lequel Nicolas Portas est confiant. 

« À ce jour une part considérable de la viande produite ou simplement vendue dans le Puy-de-Dôme quitte le département pour être abattue. Avec l'abattoir d'Issoire, à proximité de l'autoroute, c'est l'opportunité de relocaliser cette activité. » - Nicolas Portas, directeur du service agriculture au Département.

Le Département vient d'ailleurs d'engager des travaux avec les magasins Leclerc d'Enval (actionnaire de la société d'économie), de La Pardieu et le Brézet à Clermont-Ferrand (mécène de la société) pour l'abattage d'un peu plus de 200 tonnes dans un premier temps. De même, des discussions sont en cours avec le groupe Despinasse, repreneur des magasins Tinel, pour rapatrier l'abattage des porcs aujourd'hui réalisé à Lapalisse sur Issoire et Ambert.

 

Enjeu de souveraineté

Lors du vote en session, plusieurs conseillers départementaux ont émis des craintes sur la possible concurrence entre l'abattoir d’Issoire et celui d'Ambert ainsi que le futur outil de Brioude. Des inquiétudes infondées pour Lionel Chauvin, qui a répondu « l'abattoir d'Issoire existait déjà lorsque le projet de Brioude a été lancé ». Quant à l'outil d'Ambert, il devrait au contraire bénéficier du rayonnement d'Issoire. La situation géographique privilégiée de l'abattoir yssoirien devrait permettre d'attirer de gros faiseurs qui pourraient orienter une partie de leurs volumes sur Ambert, à l'image de Leclerc et même du groupe Despinasse, propriétaires respectivement d'un magasin à Thiers et sur la commune ambertoise. « L'abattoir d'Issoire était une réelle opportunité » révèle Nicolas Portas, tant sur l'aspect économique que politique. Depuis son élection, Lionel Chauvin a fait de l'agriculture et l'alimentaire un axe central de sa mandature bien que cette compétence ne relève pas du Département. L'acquisition d'Issoire et la création du Pôle Viande viennent « dynamiser le territoire sur l'autonomie alimentaire, la sécurité alimentaire, le bien-être animal, les enjeux environnementaux et la réduction des émissions de CO2 ».  Dans cette logique, le Département maintiendra son soutien auprès de l'abattoir d'Ambert, toujours en cours de travaux pour la réouverture de sa chaîne porcs.

 

Lire aussi -> Valorisation chevreaux : « Il nous faut promouvoir la viande de chevreau »

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