La surmécanisation, entre mythe et réalité
Un cliché bien ancré présente l'agriculteur comme étant suréquipé. Posséder un tracteur serait d'abord une question de statut. En fait, la stratégie d'exploitation intègre une multitude d'éléments, liés à la main-d'oeuvre, la surface cultivée, la perception du risque, la fiscalité.
L'antienne est bien connue, nourrie par ce type d'anecdote : étonné de voir quatre tracteurs dans une ferme aveyronnaise et non plus deux, un syndicaliste en fait la remarque. L'éleveur lui répond : « Comme ça, on ne dételle pas ! ». Loin d'être représentatif, ce cas entretient l'idée d'une surmécanisation de l'agriculture française. Mythe et réalité ? Un mythe, aux dires de certains.
« La surmécanisation, j'en entends parler depuis trente ans. Mais sans rien voir de tangible », affirme Jean-Louis Chandelier, directeur à la FNSEA du département entreprise et territoires. Une réalité, à en croire des rapports officiels. Exemple avec la stratégie nationale sur la Pac post 2020, il est écrit noir sur blanc dans le projet de diagnostic : l'amont agricole a besoin de « réduire les charges d'exploitation, notamment les charges de mécanisation en favorisant l'investissement dans un cadre collectif ».