« La situation est plus que critique »
Pascal Lerousseau, éleveur creusois et coordonnateur du berceau des races à viande du grand Massif central s’inquiète de la chute des cours. Il dénonce l’immobilisme des pouvoirs publics sur le dossier stratégique de l’export.
Dans quelles proportions les cours de la viande bovine ont-ils reculé depuis l’été ?
Nous sommes face à une situation complètement délirante, les cours ont atteint les niveaux de ceux des années de crise de la vache folle. Si on prend un broutard Charolais, durant l’été, son prix oscillait entre 2,60 et 2,74 € du kilo vif. Aujourd’hui, il est tombé à 2,44 €. Concrètement, sur un animal de 400 kg, cela représente une perte d’environ 120 € pour l’éleveur. Sur les taurillons, vendus finis à 18 mois, les cours ont aussi dégringolé, de l’ordre de 40 à 60 centimes d’euros du kilo. On estime la perte de 160 à 200 € par animal. Il n’est pas rare que certains éleveurs aient fait partir une cinquantaine de bêtes. Avec des revenus ne dépassant pas les 18 000 € par an, les éleveurs ne peuvent pas se payer le luxe de brader leurs animaux.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 11 décembre 2014