La profession conteste la révision des zones vulnérables
La consultation publique sur les zones vulnérables pour le bassin Loire Bretagne s'est terminée le 10 juin. Celle du bassin Rhône Méditerranée Corse (RMC) arrive à échéance le 10 juillet. La profession agricole remet en question la méthode de calcul des analyses de nitrate.
La révision des zones vulnérables ne séduit pas la profession agricole qui s'est opposée à la nouvelle proposition de zonage, le 8 juin lors d'une réunion de la commission régionale de l'économie agricole et du monde rural (Coreamr). Le bassin Loire-Bretagne dont la consultation publique a pris fin le 10 juin dernier prévoit pour les quatre prochaines années (2021-2024) une augmentation de 40 % du zonage. « Au total 500 communes ont été proposées au classement dont 145 nouvelles. 134 devraient être classées partiellement dont 89 nouvellement. 163 communes devraient être classées au titre des eaux souterraines et 442 au titre des eaux superficielles, sachant qu'une commune peut être classée pour les deux types de masse d'eau. Pour ce bassin, trois communes devraient être déclassées dans l'Allier, le Puy-de-Dôme et le Cantal », informe la FRSEA Aura.
La méthodologie pose question
Ce que les agriculteurs contestent, c'est avant tout la méthode de calcul des analyses de nitrate qui ne respecte pas toujours la règle du percentile 90 (P90) : « La méthodologie employée sur certains secteurs ne permet pas d'avoir au minimum dix mesures. Cette technique consiste, sur dix mesures, à enlever la plus élevée (la plus chargée en nitrate, NDLR) et à garder les autres. Or, ce n'est pas toujours le cas, les communes basculent souvent de facto en zone vulnérable », explique Nicolas Bonnefous, représentant de la profession agricole au comité de bassin Loire-Bretagne. « De plus, ajoute Jean-Pierre Royannez, son homologue au bassin Rhône Méditerranée Corse, il faut faire attention aux périodes d'analyse. C'est sûr que si vous passez après une longue sécheresse suivie d'une grosse pluie, le taux de nitrate dans le sol est tout de suite plus élevé. En revanche, si les pluies s'enchaînent sur plusieurs jours, l'impact est plus léger. Il faudrait que les prélèvements soient étalés sur l'ensemble de l'année ou que l'on tienne compte d'une moyenne olympique ». Pour le président de la chambre d'agriculture de la Drôme, une autre manière de réduire l'impact des engrais azotés et des effluents d'élevage serait de pouvoir les épandre sur des périodes plus longues. « C'est interdit alors que les conditions pédoclimatiques de nos départements nous le permettent. La règle dit que les plans d'action régionaux (PAR) ne peuvent pas assouplir le plan d'action national (PAN) mais uniquement le durcir. Nous sommes donc souvent confrontés à des excès d'azote alors que nous pourrions réduire nos doses et davantage les étaler dans le temps... Tout cela va contre le bon sens paysan ! » regrette-t-il