Production porcine
La production porcine génère une activité économique et doit être défendue !
Plus de 100 personnes ont participé à la journée porcine organisée le 11 avril chez l’éleveur Mickaël Agrain au Bouchet St Nicolas. Echanges et réflexions.
![Eleveurs, acteurs de la filière porcine, élus, représentants de l’Etat, banquiers et lycées agricoles ont participé à la journée porcine.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_N1S7ILGT1_web.jpg.webp?itok=ERtnKiml)
Retrouvez plus d'informations et de témoignages dans la Haute-Loire Paysanne du vendredi 19 avril 2014.
Des charges trop lourdes, des cours du porc très fluctuants, une absence d’aide directe et une installation quasi-nulle, la production porcine, qui en plus souffre d’une mauvaise image auprès de la société, ne va pas fort.
Pour tenter de redynamiser cette production, qui génère de l’activité à l’amont comme à l’aval, la FDSEA, les JA, la Chambre d'agriculture, l'association Porc de Haute-Loire et l'URPAL (Union Régionale Porcine Auvergne Limousin) ont organisé une journée spéciale «porc» le 11 avril chez Mickaël Agrain, un jeune éleveur du Bouchet St Nicolas.
Le président de la section porcine de la FDSEA, Maurice Imbert est immédiatement entré dans le vif du sujet :«La demande est là et nous risquons de ne plus pouvoir approvisionner les abattoirs en quantité suffisante!». «40 à 50 des volumes de nos 3 abattoirs départementaux sont générés par le porc. Nous sommes donc hyper dépendants de la production» a indiqué Jacques Breysse, directeur de l’abattoir du Puy.
Les données économiques livrées par Emmanuel Morin de CERFRANCE Haute-Loire en disent long sur les difficultés des élevages porcins : «Quand un éleveur de Hte-Loire produit 100 e, il lui reste 1,65 e. Monter un élevage de 120 truies induit un investissement de 900 000 e et les prêts courent sur des durées de plus en plus longues».
Perspectives positives
Malgré tout, la filière porcine veut s’en sortir et cette journée visait d’ailleurs à réfléchir aux solutions qui permettraient de relancer la production. Au fil des interventions de responsables professionnels, d’éleveurs, du Préfet..., des perspectives positives se sont dessinées. Une aide plus conséquente dans le cadre du nouveau PMBE (plan de modernisation des bâtiments d'élevage) avec comme revendication de la profession de tripler l’aide aux JA qui s’installent en porc, la création du régime de l’enregistrement (autorisation simplifiée) au titre des installations classées et la réflexion du ministère de l’agriculture sur l’ICHN autour des céréales transformées qui débouchent dans un atelier porcin, sont autant de signaux positifs pour l’avenir de la production.
Un certain nombre de solutions ont émergé de cette journée.
Emmanuel Morin propose la possibilité de créer une aide à la fabrication d’aliments pour encourager les élevages à devenir autonomes et en appelle à l’imagination de chacun autour des possibilités de financer des fonds de roulement. Dominique Chalendard, vice-président Ch. Agriculture, a exprimé le besoin d’une rencontre urgente avec les banques pour lever les freins actuels au financement.
Etienne de Veyrac, en cours d’installation en porc, a attiré l’attention sur l’importance, pour un élevage, de disposer d’une fabrique d’aliments ; ce qui amène une rentabilité supplémentaire.
Parler davantage du cochon dans l’enseignement agricole (qui a tendance à oublier cette production) est très certainement un bon moyen de faire naître des vocations.
Jacques Breysse a témoigné de la volonté des collectivités de Haute-Loire qui ont investi dans les 3 abattoirs locaux, d’aider l’amont de la filière.
Travailler l’image du cochon
De son côté, le Préfet, Denis Labbé, a promis «de ne pas être tatillon» sur les dossiers d’installation en matière de protection de l’environnement. Ce dernier a encouragé les producteurs à poursuivre dans la voie de la qualité et de la différenciation à l’image de la marque «Porc de Haute-Loire» et surtout de partir à la conquête du consommateur en travaillant sur l’image du cochon.
«Les circuits courts, très développés dans notre département, sont également une force et une chance à saisir» a souligné Pascal Vernezy, éleveur originaire de l’Allier qui a repris un élevage en Haute-Loire.
Pour Dominique Chalendard, le porc peut compter sur de solides atouts : «4 OP reconnues et dirigées par des éleveurs et une filière organisée».
Le porc produit localement peut également compter sur une demande très soutenue en boucherie et en GMS, c’est ce qu’ont confirmé Christophe Vianès, boucher-traiteur à Craponne et Bruno Dechavanne, gérant de Carrefour Market Dunières. Le discours positif d’Yvon Dupin, responsable rayon boucherie de Géant Casino a suscité les applaudissement de la salle : «Mon rayon contient 98 de porcs de Haute-Loire. Le client est très demandeur de produits locaux et votre cochon est meilleur que celui d’ailleurs (notamment dans la tenue de la viande)».
Christian Guy, représentant de la région Auvergne à la FNP, reste convaincu que la production porcine n’est pas au bout du chemin ; nous avons encore des cartouches à tirer. Et nous avons besoin de cette production pour faire vivre d’autres filières».
Véronique Gruber