Ravageurs
La présence du campagnol terrestre s’intensifie dans notre département
Depuis cet automne, les campagnols terrestres et les taupes s’attaquent durement aux prairies des agriculteurs. Le point sur le niveau d’infestation et les méthodes de lutte préconisées.
Taupes et campagnols terrestres peuvent occasionner des dégâts considérables sur les prairies et les cultures des exploitants agricoles. Depuis cet automne, le campagnol terrestre pullule dans certains secteurs du département. D’après Jérémy Convers, technicien à la FDGDON Haute-Loire, le pic de pullulation est atteint, ou sur le point d’être atteint, dans le Pays de Saugues, sur les plateaux volcanique et du Mézenc. Dans ces trois zones, les dégâts causés par les campagnols sont plus importants que l’hiver dernier sauf dans les zones d’altitude du plateau volcanique, en particulier Siaugues Ste Marie, Le Vernet et St Jean de Nay.
Sur tout le reste du département, la présence du campagnol terrestre s’intensifie.
Si la présence des taupes est également avérée, la majorité des dégâts constatés dans notre département est due aux campagnols terrestres.
Lorsque des mottes de terre apparaissent dans les prés, il s’agit tout d’abord d’en identifier les auteurs.
Taupes ou campagnols terrestres ?
Jérémy Convers nous explique la marche à suivre : «La première chose à faire est d’observer la forme des dégâts. Le travail du campagnol terrestre induit des mottes éparpillées dans la prairie tandis que la taupe forme des taupinières alignées qui laissent deviner une galerie en sous-sol. La forme de la motte de terre est un indicateur supplémentaire. La taupe crée un dôme en hauteur tandis que le campagnol crée des petits tas peu élevés en hauteur qui s’agglomèrent pour former à terme un amas de terre étalé. La terre éjectée par ces deux ravageurs livre aussi de sérieux indices. La taupe tasse la terre et forme des boudins de terre en surface alors que le rat taupier laisse une terre très fine bourrée de racines».
Si la taupe est présente en tout lieu, le campagnol terrestre s’attaque en priorité aux prairies permanentes, puis aux prairies temporaires et aux céréales (lors des pics de pullulation).
Les méthodes de lutte
Pour éviter une infestation rapide de campagnols terrestres, il faut en premier lieu lutter contre les taupes. Pour les éliminer, il existe deux solutions : le piégeage aux fers à taupes (à poser dès l’apparition des premières mottes) et le gazage à réaliser par des prestataires agréés.
Contre le campagnol terrestre, il est vivement recommandé de mettre en oeuvre les moyens de lutte alternatifs (à la lutte chimique) sur du long terme. Les exploitants agricoles ont à leur disposition une boîte à outils: l’alternance fauche-pâture, le labour des prairies, favoriser les prédateurs, broyer les refus dans les pâtures. Dans le cadre de la lutte curative à mettre en place dès l’apparition des premiers dégâts, il est possible d’opter pour le piégage ou pour la lutte chimique, à base de bromadiolone.
Notons que la lutte chimique est réglementée par un arrêté préfectoral de 2008 qui autorise la lutte dans le cadre d’un arrêté municipal et d’un comptage valide.
Véronique Gruber