La Préfète reçue à la FDSEA
Après sa prise de fonction le 24 août dernier, la nouvelle préfète Virginie Darpheuille a répondu présente à l’invitation du président Christian Arvis dans les locaux de la FDSEA.
Accompagné du DDT Pierre Schwartz et de sa cheffe de service Virginie Veau, le président Christian Arvis et la secrétaire générale Séverine Bry ont fait le tour des bureaux afin de leur présenter les différents services que proposait la FDSEA auprès de ses adhérents.
Les responsables syndicaux ont tour à tour présenté le rôle et les missions de la FDSEA avec son organisation et son maillage territorial, ainsi que sa représentativité sur l’échiquier politico-syndical tant au niveau départemental que régional et national. Au-delà de cette présentation, Christian Arvis et Séverine Bry ont exposé la situation à laquelle se trouvent actuellement confrontés les agriculteurs creusois.
En commençant par la question du renouvellement des générations et de l’installation, le président Christian Arvis n’a pas manqué de rappeler que l’édition 2020 restait une mauvaise année en termes du nombre d’installations. « À peine une quarantaine de jeunes se sont installés cette année, un constat qui n’est pas sans se poser de questions sur le devenir de notre profession ». Malgré la volonté et le dynamisme de certains jeunes qui souhaitent entrer dans le métier, « la question fondamentale reste la notion du revenu qui reste encore trop peu attrayant et trop bas pour inciter les jeunes à s’installer, comparativement aux autres catégories socioprofessionnelles » indique Séverine Bry.
Si les jeunes restent toujours autant attirés par les aspects techniques tant sur le matériel que sur les systèmes d’élevages et culturaux, on peut observer par ailleurs des lacunes en matière de gestion. « Il est regrettable que durant leur parcours de formation les chapitres sur la PAC et sa réglementation, voir comment se constitue un dossier, ne soit pas abordé ou tout juste effleuré » s’étonne le président Christian Arvis.
Sur le dossier sécheresse, le président Christian Arvis n’a pas manqué de rappeler tant à la préfète qu’au DDT, la nécessité absolue de diligenter une enquête de terrain pour estimer les pertes enregistrées au cours de la sécheresse de cet été. « Certains éleveurs ont commencé à alimenter leurs troupeaux depuis la mi-juillet et l’on peut se demander comment ils finiront l’hiver. ».
Pour éviter d’être trop dépendant de ces aléas climatiques, l’eau est sans aucun doute, le sujet à mettre prioritairement dans les ordres du jour des réunions de concertation entre les pouvoirs publics et la profession agricole. « La création de réserves d’eau sous toutes ses formes est une nécessité absolue, car l’abreuvement de nos animaux reste la préoccupation majeure des éleveurs, mais pour cela il faut « débrider » la réglementation », souligne Christian Arvis.
Au-delà de ces éléments conjoncturels, la difficulté première que rencontrent les éleveurs reste avant tout la crise de l’élevage avec des cours au plus bas. Les EGA ont été une initiative saluée par la profession agricole « elle n’en reste pas moins pour autant inachevée, car ils n’intègrent pas les coûts de production sur le prix de vente » souligne Séverine Bry. Selon certains indicateurs nationaux, de nombreux marchés sont en berne ou avec des prix dérisoires, ce qui inquiète fortement les éleveurs creusois.
Un tour d’horizon très élargi au terme de cette rencontre de plus d’une heure trente, qui se traduira sous peu par la visite d’une exploitation agricole dans les prochains jours.